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Critique de bdelhausse


L'éditeur ferait bien de faire gaffe au texte qu'il met sur les bandeaux dont il entoure les livres. En l'occurrence, celui autour de ce roman annonce "La meilleure auteure de polar scandinave"... Rien de moins. Avec une telle entrée en matières, on ne s'étonnera pas que le lecteur se montre exigeant... Et se voit déçu au final. Car si on a la meilleure auteure ici... je plains les suivants.

Au menu: des corps de jeunes gens qui remontent à la surface, enveloppés dans un drap blanc et parés de chaînes, aux os broyés post-mortem, un jeune brouillé avec la société et qui doit se carapater suite à un deal de drogue qui a mal tourné, des dealers le poursuivant, la mère du gosse harcéle par le pasteur qui a une trique d'enfer (ou du feu de dieu, c'est selon), un flic qui a laissé sa gosse tomber du 3è étage, une autre enceinte jusqu'aux yeux, une mère éplorée qui répand sa vie avec son fils grabataire dans un blog...

Stop, n'en jetez plus.

Le style m'a un peu dérouté au début. Mais on s'y fait. C'est percutant, mais hésitant ou confus parfois. du punch rapide, puis des détails insignifiants montés en épingle. C'est classique dans le polar, histoire de mystifier le lecteur. Mystifier le lecteur, c'est le B.A.-BA de l'auteur de polar. Lui faire prendre des vessies pour des lanternes. Et lui asséner des rebondissements intenses... Je ne spoile rien... mais j'ai vu venir une grande partie desdits rebondissements. Les plus crédibles et les plus ridicules. le choix de l'auteure pour une sorte de roman choral ne m'a pas convaincu. On passe de chapitre en chapitre par Manfred le flic, Samuel le fugueur, Pernilla la mère... pour vivre l'enquête. Les transitions sont chaotiques, et vers la fin, là où le rythme est supposé s'emballer... on accumule les incohérences et les questions sans réponses.

J'ai surtout senti Camilla Grebe hésitante sur le sujet à traiter. Comme si elle n'avait pas voulu faire "juste un polar de plus", elle y insère une sorte de critique de la société visuelle, instantanée, avec quelques moments choisis sur les selfies, les blogs, les fakes, etc. Mais cela m'a paru tellement superficiel (ce que Camilla Grebe prétend dénoncer, justement). Camilla Grebe traite aussi de la maternité à tous les étages, et cala urait pu être sympa: la mère du grabataire, celle du fugueur, la compagne du flic qui veille sa gamine dans le coma et Malin la fliquette enceinte, plus quelques autres personnages plus âgés. Cela fait un joli casting féminin/féministe. Mais là aussi , cela fait flop... Il aurait sans doute mieux valu que Camilla Grebe nous serve un polar conventionnel sur l'air du "pourquoi sont-ils si méchants" avec un serial killer psychopathe qui mystifie son monde.

Au final, un polar tout à fait moyen, qui passe, mais qui ne me donne pas envie d'en savoir davantage de l'auteure ou de l'univers qu'elle crée.
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