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Critique de mamary57


Se retrouvant du jour au lendemain à la rue, elle va apprendre que sa mère non seulement criblée de dette, ayant fui en Amérique Centrale aurait contracté un viager. Mais ce n'est pas le plus étonnant venant de sa génitrice, en effet cette dernière l'aurait mis au nom de la jeune femme pour lui assurer un certain avenir.
Juliette n'est pas comme sa mère, elle est droite, se bat jour après jour pour survivre, c'est une chanteuse qui se produit dans les bars mais dont la carrière ne décolle pas plus que ça, du fait des malversations de sa mère.
Elle n'aura d'autre choix que de se rendre dans cet hôtel particulier et voir un emménagement est possible. Ce qu'elle ne s'attendait pas à découvrir c'est une mamie de 84 ans qui pète la forme et dont son côté grincheux est attachant. Elle va se prendre d'affection pour cette vieille dame qui est bien seule dans cette maison. Et on va dire que la proposition qu'elle va lui faire sera son salut.

Cette femme m'a fait de la peine, sa solitude est si criante alors qu'elle est à la tête d'une tribu bien grande. Mais ne dit-on pas souvent que même entourée de monde on peut bien se sentir bien seule. Ses descendants sont à l'image même de la bourgeoisie, aucune tendresse échangée, aucune extravagance. Ils ne se réunissent que pour les grandes occasions et pour eux seul point commun : l'héritage qu'ils attendent avec impatience.


« Non, vous n'avez pas l'air bien dégourdie. Mais vous avez la voix, le regard et le coeur. C'est tout ce qui compte dans la vie. Une voix sûre, un regard dur, un coeur doux. »


Être sa dame de compagnie n'est pas de tout repos, le petit piaf comme la surnomme Suzanne doit faire face aux exigences de cette dernière qui passe du coq à l'âne et dont les goûts musicaux peuvent parfois laisser à désirer. Malgré tout ça elle nous fait bien rire par ses expressions vieillottes, sa manière de critiquer tout et sa langue bien pendue.

Juliette qui pensait avoir un quotidien plus tranquille, elle va affronter un regard envoûtant et un physique plus qu'appétissant. Il semblerait qu'elle et Suzanne ne soient pas les seuls occupant de cette maison, en effet Laszlo, le petit-fils de la vieille dame a pris ses quartiers à l'étage du dessus et il faut dire qu'entre nos deux jeunes l'entente ne sera pas au beau fixe.
Il est une contradiction à lui seul, autant il peut se montrer horrible face à Juliette autant les instants qu'ils passe en compagnie de sa grand-mère nous touche. Il est le petit-fils parfait, à l'écoute de son ainée, l'aidant dans les basses besognes, la faisant rire, passant du temps avec elle et surtout lui vouant un amour et une reconnaissance sans faille, la protégeant de tout danger. Il faut dire que cette dernière est son pilier, celle qui croit en lui et qui, au contraire de sa famille, ne le rejette pas. On comprend vite qu'il souffre, que quelque chose de grave a fait de lui l'homme taciturne, un homme qui se méfie de tous.


« Cette voix. Ce timbre. du velours de crème. du chocolat fondu brûlant. Une bombe à retardement. »


Juliette ne compte pas se laisser faire aux attaques de ce nuisible, elle lui tient tête, le pousse à bout. Elle en a assez bavé et ce n'est pas cet apollon qui la mettra dehors.
Même si le roman n'est qu'une seule voix, on comprend qu'ils se troublent l'un et l'autre. Ils se cherchent, s'affrontent avec délice et très vite la pente devient de plus en plus glissante.
Les autrices ont su nous faire aimer cet homme en apparence arrogante, le peu de dialogue nous fait nous poser des questions sur les sentiments de Laszlo mais qui une fois décortiqué, nous apparait comme un enfant en manque d'affection. Je dirais même que nos deux personnages se ressemblent car tout deux ont dû grandir sans réelle famille aimante.
Ce trio nous enchante autant pour l'électricité qui crépite entre nos deux protagonistes, que notre Suzanne qui se moque de la bienséance et ces chansons qui nous font rêver sur bien des points.


« J'avance à nouveau vers lui, tente de poser ma main sur son torse, mais il intercepte mon poignet et le tient éloigné.
- Arrête de voir tout en noir, Laszlo…
- Arrête d'essayer de faire rentrer la lumière ! grogne-t-il en me repoussant en arrière. »


J'ai apprécié ma lecture, j'ai passé un moment de plaisir en compagnie de ce trio, tout y est pour savourer ce roman grâce au solitaire, le petit piaf et l'impétueuse grand-mère.
Emma Green a encore réussi à nous livrer un message fort, celui du pardon de soi, de l'acceptation de ses erreurs et de la loyauté qu'elle soit familiale ou de coeur.

Lien : https://leslecturesdemariaet..
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