- Tu n'as aucune idée de qui je suis, soufflé-je en contemplant son beau visage fermé. Tu refuses de me laisser ma chance...
J'avance à nouveau vers lui, tente de poser ma main sur son torse, mais il intercepte mon poignet le tient éloigné.
- Arrête de tout voir en noir, Laszlo....
- Arrête d'essayer de faire rentrer la lumière! Grogne-t-il en me repoussant en arrière.
Je ne résiste pas, heurte doucement le mur derrière moi et le contemple, la vision brouillée par les larmes. Sa douce violence ne me fait pas peur, mais elle me blesse. Lui me fixe de son regard dur et obstiné. Ses yeux me détaillent, me caressent sans le vouloir. Il ne me porte pas dans son cœur, mais je l'attire, je l'excite. Il me veut. Nos peaux se réclament, l'instant s'éternise, la tension grimpe encore. Je serre les cuisses. Je frissonne.
Et je réalise que de toute ma vie, je n'ai jamais laissé un homme me traiter ainsi.
- Dégage! craché-je soudain en sentant une larme couler le long de ma joue.
Face à moi, Laszlo courbe un peu l'échine, baisse son regard fier et quitte mon couloir pour aller grimper les marches de l'escalier.
Entre nous, la guerre est de nouveau déclarée.
Si ton mariage peut survivre à la mort d’un enfant, c’est que tu ne t’es pas trompée de mari. Voilà de quel genre d’homme on a besoin dans sa vie, ma jolie. Peu importent ses défauts, ses imperfections. Peu importe qu’il parle peu, qu’il travaille trop, qu’il ne débarrasse pas le couvert ou qu’il oublie les anniversaires. Rien d’autre ne compte que la profondeur du regard, l’assurance de la voix et la pureté du cœur. Et des mains assez fortes pour toujours vous serrer, vous retenir.
« Je t’aime depuis une éternité, Juliette. Je t’aime depuis que tu m’as défié, provoqué, bousculé. Je t’aime sans l’avoir voulu. Sans l’avoir cherché. Je t’aime parce que tu es une putain de bombe qui a tout fait péter dans ma vie, avant de lui donner un nouveau sens. »
« Je ne sais pas si c’est réciproque, mais vous êtes ma famille, Suzanne. Et avant vous, je n’ai pas eu la chance de connaître ça. Alors, je ne vais rien lâcher. Je vais me battre. Pour garder ma place ici. Vous prouver que je me fous de ce viager, de ces murs, de ce qu’ils valent. Que je les aime uniquement parce que vous vivez dedans. Et qu’ils sont devenus mon chez-moi. Mon nid. Mon refuge. »
Peut-être qu’il voit un peu le ciel en moi.
« Lazlo… On n’a pas besoin d’être parfaits. Regarde-nous, on n’a même pas d’ailes… et on a pris notre envol quand même. »