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Critique de angelita.manchado


Les jumelles martyres d'Isabelle et Mireille Grenier, présentation de l'éditeur
Abandonnées dès leur naissance, les jumelles Grenier sont restées à la crèche plus de deux ans sans que personne les adopte ? jusqu'à ce qu'un couple décide de les accueillir. L'histoire aurait pu se terminer là et avoir une fin heureuse, mais ce fut loin d'être le cas… Dans cette maison, les fillettes ont été martyrisées, physiquement et sexuellement, et confinées dans le noir le plus complet, dans de minuscules couchettes. Durant des années, elles ont vécu dans un climat de terreur perpétuel. Pourquoi les Services sociaux ne sont-ils pas intervenus plus tôt ? Encore aujourd'hui, la question se pose ? Cinquante ans plus tard, les deux femmes témoignent du véritable enfer auquel elles ont survécu, avec une résilience hors du commun et la volonté de changer la société dans laquelle on vit. L'histoire des jumelles Grenier est véridique et appuyée par des faits notés dans les rapports officiels des Services sociaux, entre 1967 et 1973. Elles ont choisi de rompre le silence pour se libérer enfin de ce boulet qu'elles traînent depuis trop longtemps, mais, surtout, pour éviter que ce qu'elles ont subi se répète, dans l'espoir d'un monde plus humain. Tous connaissent Aurore l'enfant martyre, cependant personne ne veut croire que de tels drames se produisent encore. Ce livre est le vibrant témoignage d'une enfance brisée. Un cri du coeur qui nous bouleverse et nous laisse sans mots.

Avis Les jumelles martyres d'Isabelle et Mireille Grenier
Autobiographie de jumelles qui ont été abandonnées à la naissance par leur mère et qui ont été élevées par l'Etat, placées dans des familles dans le but d'une adoption.

Premier placement à l'âge de deux ans et plus. C'est déjà un âge important pour trouver une famille d'adoption. Ces jumelles avaient un caractère différent mais elles recherchaient avant tout de l'affection que l'orphelinat n'a pu donner. Elles sont parties dans cette famille et là, pendant de nombreuses années elles ont vécu les plus grands sévices. Violences sexuelles, violences physiques et psychiques. Comment se construire quand on est un enfant face à tout ça ?

Face à l'introduction, je pensais que j'aurais été plus choquée par ce qui est arrivé à ces jumelles ? Je pensais que j'aurais eu les larmes aux yeux en lisant l'indicible, en lisant toutes ces violences. Alors, même si je ne supporte pas que l'on fasse du mal aux plus faibles, même si je me range de leur côté, je n'ai pas eu les larmes qui sont montées aux yeux. Car il n'y a pas que cela, ces violences dans cette autobiographie. Les jumelles racontent également les différents épisodes de leur vie lorsqu'enfin, elles ont été sorties de ce foyer, qu'elles ont été chez une autre personne et lorsqu'elles ont été adoptées.

Cette violence a fait qu'elles se sont trouvées rabaissées. Elles n'avaient plus confiance en elle et surtout elles n'avaient plus confiance dans les autres. Elles croyaient que ce qu'elles vivaient était le lot de tous les enfants. La porte de salut a été, en partie, leur scolarisation. Mais là aussi, endoctrinées par leur bourreau, elles n'ont rien dit. Elles étaient également une véritable manne financière.

Dans cette autobiographie, elles dénoncent les services sociaux qui n'ont pas fait leur travail. Elles veulent démontrer qu'il faut que les gens réagissent lorsque les plus faibles sont en situation de danger, que la personne connaît cette situation de danger. Il faut que cela soit dénoncé. Dénoncé, oui, tout à fait d'accord. Mais en face, est-ce qu'il y a du répondant ? Pas toujours. Que ce soit dans leur pays ou en France, ou partout ailleurs, ce n'est pas toujours évident aux services sociaux, à l'Etat de réagir lorsqu'une personne est en danger.

Cette autobiographie démontre qu'elles ont pu s'en sortir. Comment ? Elles ne peuvent l'expliquer. Peut-être parce qu'elles étaient deux et qu'elles se sont épaulées, soutenues et malgré les drames elles savaient qu'elles pouvaient compter l'une sur l'autre, malgré leurs différences de caractère.

En fin de livre, certains rapports des services sociaux et aussi un écrit de leur part envers celle qui les a mises au monde. Cela a servi, tout de même, à quelque chose, d'écrire, de mettre les mots sur les maux. Cela a permis d'avancer.
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