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Critique de Nastasia-B


L'intéressant, quand on lit la version du Petit Chaperon Rouge recueillie par les frères Grimm, c'est de la comparer à celle de leur aîné Charles Perrault. Et dans cet exercice, les différences, quoique peu nombreuses, se révèlent d'une importance capitale.

Tout d'abord, ici, la petite fille et sa grand-mère ont la vie sauve à la fin, ce qui n'était pas le cas chez Perrault. Pour ce faire, les frères Grimm adjoignent la présence d'un chasseur qui vient leur sauver la mise (avec une très étonnante suture finale façon Le Loup Et Les Sept Chevreaux).

Le Chaperon Bleu Blanc Rouge emportait à sa grand-mère du beurre et de la galette (donc elle devait être plutôt bretonnante sur les bords) alors que le Chaperon Noir Jaune Rouge emporte quant à elle du vin et du gâteau (l'histoire ne précise pas s'il s'agit de Gewurztraminer et de Streusel, auquel cas, la petite fille se retrouve parachutée de Brocéliande en Forêt Noire).

D'autre part, le Chaperon allemand est mis en garde par sa mère et enfreint donc la consigne tandis que ce n'est pas explicitement le cas du Chaperon français. Il y a donc une certaine notion d'obéissance, de bonne mœurs et de vague rapport à la religion outre-Rhin, laquelle est absente et même carrément différente chez Perrault.

J'en viens à la plus notable des différences, à savoir la présence d'une moralité explicite chez Charles Perrault et pas ici chez Jacob & Wilhelm Grimm. Au demeurant, la morale sous-jacente du conte allemand (« Ne sors pas des règles sans quoi il t'en cuira. ») ne semble pas du tout la même que celle du conte français (« Sur le chemin qui te conduit vers la maturité, il y a beaucoup d'écueils dont tu devras te méfier. »). (Je vous laisse en juger par vous-même).

Quand aux illustrations et formats, on trouve pléthore de variantes plus ou moins réussies, à vous de trouver celle qui vous sied le mieux.

Dans l'ensemble, le fond de morale judéo-chrétienne contenue dans cette version allemande et le côté infantilisant qui prescrit de ne pas s'éloigner des droits chemins m'agrée moins que celle de Perrault, mais ce n'est là que mon petit chaperon d'avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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