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Critique de michelangelo


Ecrire un thriller paraît être un exercice d'une grande banalité, tant les rayons des libraires en sont envahis. Dans le cas de Grisham, c'est bien autre chose qu'un produit destiné à la masse des lecteurs ordinaires. Cette fois, le thème presque convenu du vieillard fortuné et des héritiers rapaces est complètement transcendé par l'auteur.
Il n'y a pas d'assassinat, pas d'enquête policière… Juste un vieillard quelque peu cynique qui va mettre tout en oeuvre avec son avocat Josh, homme de confiance, pour mettre en scène sa propre mort, spolier ses héritiers directs (les enfants de ses trois mariages) et céder la totalité de sa fortune colossale à sa fille illégitime, Rachel.
Mais Rachel est médecin missionnaire dans la jungle brésilienne où elle vit au milieu de tribus locales très difficiles à localiser et à approcher. Il faut un homme déterminé pour la retrouver et recueillir son avis à propos de la décision de son père naturel. Ce sera Nate qui partira à sa recherche, brillant avocat au bout du rouleau, alcoolique et suicidaire, mais protégé de Josh qui voit dans cette mission le moyen de le détourner de ses démons.
Pour Nate, l'aventure qu'il va vivre dans cette région aussi reculée que dangereuse à la saison des pluies va lui permettre de faire table rase. le Pantanal et ses habitants, la maladie et l'amour vont l'aider à accoucher dans la douleur de ce qu'il y a de meilleur en lui.
Cette magnifique et sauvage région nommée Pantanal devient au fil des pages un personnage essentiel de l'aventure et donne au roman son souffle et sa puissance. Un seul élément aussi inutile qu'improbable alourdit la trame romanesque : la découverte de Dieu par Nate, découverte qui prend une place excessive alors que cette conversion n'est rien d'autre que le transfert de son impossible amour avec Rachel… Mais Grisham est un écrivain américain. Laissons-le croire que Dieu peut sauver de tout, et que sa seule évocation peut nous sortir du trou dans lequel nous sommes englués.
Michelangelo 2005
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