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Critique de Derfuchs


Bowmore (ville imaginaire) - Mississippi, de nos jours.

Un peu de soleil dans l'eau froide, le procès est gagné. Jeannette Baker, qui a perdu fils et mari et ses avocats, Marie-Grace et Wes Payton, du cabinet Payton & Payton, ne sont pas dupes, 41 millions, la manne, ils ne sont pas près de les toucher. Il y aura appel et pas avant dix-huit mois.
Le bonhomme responsable de cette misère grogne contre le système, les avocats, les jurés, les péquenauds du sud et surtout que, avec cette perte de un milliard, il rétrograde dans le classement Forbes des plus riches du pays. Suprême affront s'il en est. Cela ne l'empêche pas, d'acheter, dans une vente aux enchères de charité, une statue, une mocheté, dix-huit millions de dollars. Pour faire plaisir à Maman.
Trudeau, c'est son nom, sait qu'il ne gagnera pas en appel, la cour du Mississippi valide systématiquement les jugements de ce style et les pénalités qui vont avec.
Un sénateur dirige Trudeau vers un intermédiaire, qui, pour la modeste somme de huit millions de dollars, lui garantit la victoire en appel en installant un juge fantoche à la cour suprême, composée de neuf membres dont un est en période de réélection (dans certains états les juges sont élus, dans d'autres ils sont nommés par le gouverneur).
Les avocats civilistes sont la visée des entreprises du pays, c'est vrai, quoi, les gens meurent à cause de défaillances voulues ou fortuites de groupes multi-milliardaires, mais ce n'est pas une raison pour en rajouter.
Le rouleau compresseur du fric au détriment de la personne humaine est, ici, traité de façon magistrale. A s'arracher les cheveux qui vous restent (je parle pour moi, rassurez-vous, z'êtes jeunes), à prendre l'avion pour aller cracher à la figure du premier patron américain que vous croisez, à balancer vot'bouquin par la fenêtre (vérifiez qu'il n'y a personne en dessous). Remarquez, l'honneur est sauf, ça finit bien pour Trudeau, le président de Pourris and Co., puisque son milliard il le récupère et se paie un "mégayacht" (plus petit que le "gigayacht", heureusement !), à peine moins grand qu'un destroyer, ouf !
Comme habituellement chez Grisham, on part doucement et, petit à petit, l'intrigue se met en place, pour arriver à son paroxysme juste avant la fin du bouquin. Livre brillant, écriture brillante, agréable (c'est ça le pire !), choisie, bref du (bon) Grisham pur sucre que je recommande.
Et,une fois n'est pas coutume, je tire mon chapeau au traducteur.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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