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Critique de Flaubauski


Ridley, surnommé Pouce, en raison de sa petite taille pour ses trois ans, est le premier né d'Arcadia, une communauté hippie de l'état de New York, comme il en a existé beaucoup aux États-Unis dans les années 1960-1970. Enfant unique d'Abe et d'Hannah, membres fondateurs de la communauté avec Handy, propriétaire du terrain et l'immense demeure délabrée où ils se sont installés, véritable gourou de l'ensemble, Arcadia prône l'égalité, l'auto-suffisance, l'acceptation de tout et de tous... jusqu'à l'implosion, progressivement pressentie, alors que la communauté s'étend, que les principaux membres en envisagent des évolutions bien différentes . Implosion qui sous-entend, pour Abe et Hannah, mais plus encore pour Pouce, qui a toujours vécu à Arcadia, sans en sortir un seul instant, une adaptation brutale à la société qui l'entoure, et à laquelle il n'a jamais été préparé, alors qu'il a désormais quatorze ans.

Chronique de la chute annoncée d'une utopie libertaire qui n'en avait que l'apparence, Arcadia est un roman d'abord âpre, en ce que la tragédie que l'on sent arriver progressivement nous tombe finalement dessus sans crier gare, que l'on découvre, tout aussi progressivement, celles et ceux de la communauté qui ont, ou pas, réussi à s'adapter à la nouvelle vie qui les attendait, qui n'avaient jamais vécu en dehors d'elle, qui avaient choisi de la rejoindre pour échapper à ce qu'ils devaient de nouveau subir… Et Pouce, à l'adaptation plutôt bénéfique dans une société qui lui était terriblement étrangère, va en faire violemment les frais.

Mais c'est aussi un roman qui, malgré l'ombre de la communauté, qui plane encore et toujours sur chacun, laissera apparaître au fil du récit lumière et espérance tant pour celui qui, en devenant adulte redeviendra Ridley, que pour son entourage, même si les épreuves pour ce faire seront nombreuses et éprouvantes.

J'avais bien aimé Les Furies, j'ai encore davantage apprécié ce roman qui lui est antérieur, en ce que les personnages principaux qui nous sont dépeints y sont d'une remarquable humanité, et de fait particulièrement touchants. Je vais poursuivre ma découverte de Lauren Groff sous peu, et en version originale cette fois !
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