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Ce roman est marqué de pertes successives mais derrière les malheurs se cachent des petits bonheurs fuyants, fulgurants mais doux. La nature, son soleil, ses myrtilles sauvages, son sirop d'érable et ses couleurs vives sont le plus grand réconfort de Pouce qui apprivoise peu à peu la vie, enfant innocent et émouvant, adolescent timide et père aimant mais craintif, d'Arcadia à la ville, de la ville à Arcadia (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/02/11/arcadia-lauren-groff/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Un très beau roman qui retrace l'histoire d'une communauté de hippies, à travers le regard d'un de ses membres, Pouce alors enfant, des premiers temps enthousiastes à l'échec inéluctable.

Echec inéluctable comme nous l'indique le titre même du roman, Arcadia, du nom que s'est donné la communauté : l'Arcadie, région De Grèce, a depuis l'Antiquité une résonance mythologique d'âge d'or, de vie champêtre et pacifique. le vers de Virgile, Et ego in Arcadia, cité page 39 parce qu'il est gravé sur le linteau de la porte signifie en effet : « Moi aussi je suis en Arcadie » (la mort). Cependant, personne ne comprend la citation dans ce sens, et la seule qui voudrait l'expliquer, Astrid, est interrompue avant de pouvoir le faire. On a donc dès le début le sentiment d'être face à une utopie qui mènera les personnages de désillusion en désillusion.

C'est pourtant un projet séduisant qui anime les Êtres Libres : rénover une vaste demeure, Arcadia House, pour abriter tous les membres de la communauté dans l'espoir de vivre dans l'entraide, l'auto-subsistance et le retour à la nature, sans notion de hiérarchie, dans le respect de la vie, y compris la vie animale. En attendant, chacun survit comme il peut à Ersatz House, dans un bus ou un camion à pain… Chaque membre bien portant y joue un rôle, géré par les chefs d'équipe : les champs, les sanitaires, l'épicerie libre, la boulangerie, la laiterie de soja, l'épicerie fine… Une grande liberté règne dans la communauté cependant, et les diverses affinités nouées ne sont pas toujours sans heurts : un personnage nommé Wes, par exemple, se retrouve avec deux compagnes enceintes en même temps ! Peu à peu, nous assistons à la rénovation d'Arcadia House et à la mise en place de règles de vie précises. Cependant, le rêve ne dure pas, les arcadiens sont vite rattrapés par la réalité : mauvaise gestion des fonds, disette, jalousie et usage de drogue conduisent les hippies à se disperser.

Ce roman s'organise en quatre parties, les deux premières formant un contraste frappant avec les deux dernières : dans la première, Pouce a cinq ans, dans la deuxième quatorze ; dans les deux dernières, après la dissolution d'Arcadia, on le retrouve adulte, probablement âgé d'une trentaine puis d'une quarantaine d'années. Si les deux premières parties sont dépaysantes voire exaltantes, les deux dernières ont une tonalité essentiellement tragique qui m'a émue parce qu'elles évoquent ce qui nous attend tous malheureusement, la perte des proches et la dégénérescence liée à la vieillesse et à la maladie.

Le récit, mené à la troisième personne, constitue une mosaïque de sensations, de scènes observées par Pouce enfant, des bribes qui constituent le quotidien des arcadiens, saisies au hasard par cet enfant qui gardera en lui la nostalgie de cette vie communautaire.
Pas de longues descriptions, mais au contraire, de brèves notations descriptives puissantes et évocatrices, qui épousent le flux de la réflexion et des perceptions sensorielles du personnage.
Une écriture sensuelle, aux images poétiques faites de concision et d'associations surprenantes.


Étant habituée aux romans «classiques » qui nous emmènent vers un point défini en balisant le chemin d'indices sur la suite de l'histoire, j'ai mis du temps à m'habituer à cette narration qui évolue au fil du cheminement de Pouce à travers la communauté et nous laisse combler les blancs, déduire ce qu'il n'est pas en mesure de comprendre et d'analyser (la mort du Vieux Grigou au début, la dépression de sa mère suite à une fausse couche...). Une fois ce cap passé, je me suis passionnée pour la vie de cette communauté attachante et ses difficultés à concilier besoins vitaux et nobles idéaux.


C'est donc pour moi une lecture marquante que je conseille à tous. Je remercie chaleureusement les éditions Plon pour cette découverte !
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Arcadia, dans les années soixante-dix, est le lieu du bonheur pour Pouce, le héros, petit par la taille mais au coeur aussi grand que le rêve d'Abe et d'Hannah, ses jeunes parents de la génération hippie, intégrés au sein d'une communauté qu'ils voulaient généreuse, respectueuse de la nature, adepte de l'amour libre et de l'éducation sans contraintes.
Pouce y est heureux bien que la vie y soit souvent rude mais il se sent bien au coeur d'une grande famille très élargie, avec des enfants de son âge qui resteront ses amis même lointains, toute sa vie.

Les titres des quatre parties du roman sont éloquents: Cité du soleil, Heliopolis, Île des bienheureux, Jardin des plaisirs terrestres, chacun évoquant un moment de bonheur dans le parcours difficile de Pouce pour conserver les valeurs de sa jeunesse durant les étapes parfois difficiles et compliquées de sa vie.
L'utopie était belle au début et ses parents rayonnaient d'amour et de foi en l'avenir. Puis le succès d'Arcadia ayant attiré tous les paumés de la région, les parasites sont arrivés en masse, profitant du travail des pionniers, sans autre motivation que leur plaisir immédiat. C'est ainsi que l'atmosphère s'est dégradée avec l'arrivée des drogues et des excès de toutes natures.
Hannah, la mère, sombra dans la dépression, Abe, le père devint paraplégique et tous s'éloignèrent peu à peu. le grand rêve ainsi évanoui dans une réalité douloureuse, Pouce devint responsable de sa fille abandonnée par Helle, l'évaporée, l'infidèle et responsable de ses parents fragilisés par une vie qu'ils n'avaient pas prévue.
Ils retourneront finalement à Arcadia où l'auteur tient à les suivre jusqu'au bout, là où enfin tous retrouvent le bonheur simple et lumineux de l'Arcadia des premiers temps.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Ridley, surnommé Pouce, en raison de sa petite taille pour ses trois ans, est le premier né d'Arcadia, une communauté hippie de l'état de New York, comme il en a existé beaucoup aux États-Unis dans les années 1960-1970. Enfant unique d'Abe et d'Hannah, membres fondateurs de la communauté avec Handy, propriétaire du terrain et l'immense demeure délabrée où ils se sont installés, véritable gourou de l'ensemble, Arcadia prône l'égalité, l'auto-suffisance, l'acceptation de tout et de tous... jusqu'à l'implosion, progressivement pressentie, alors que la communauté s'étend, que les principaux membres en envisagent des évolutions bien différentes . Implosion qui sous-entend, pour Abe et Hannah, mais plus encore pour Pouce, qui a toujours vécu à Arcadia, sans en sortir un seul instant, une adaptation brutale à la société qui l'entoure, et à laquelle il n'a jamais été préparé, alors qu'il a désormais quatorze ans.

Chronique de la chute annoncée d'une utopie libertaire qui n'en avait que l'apparence, Arcadia est un roman d'abord âpre, en ce que la tragédie que l'on sent arriver progressivement nous tombe finalement dessus sans crier gare, que l'on découvre, tout aussi progressivement, celles et ceux de la communauté qui ont, ou pas, réussi à s'adapter à la nouvelle vie qui les attendait, qui n'avaient jamais vécu en dehors d'elle, qui avaient choisi de la rejoindre pour échapper à ce qu'ils devaient de nouveau subir… Et Pouce, à l'adaptation plutôt bénéfique dans une société qui lui était terriblement étrangère, va en faire violemment les frais.

Mais c'est aussi un roman qui, malgré l'ombre de la communauté, qui plane encore et toujours sur chacun, laissera apparaître au fil du récit lumière et espérance tant pour celui qui, en devenant adulte redeviendra Ridley, que pour son entourage, même si les épreuves pour ce faire seront nombreuses et éprouvantes.

J'avais bien aimé Les Furies, j'ai encore davantage apprécié ce roman qui lui est antérieur, en ce que les personnages principaux qui nous sont dépeints y sont d'une remarquable humanité, et de fait particulièrement touchants. Je vais poursuivre ma découverte de Lauren Groff sous peu, et en version originale cette fois !
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Il était une fois, dans les années soixante, un petit garçon, portant le doux sobriquet de Pouce à cause de sa petite taille, qui vivait parmi les siens dans une communauté hippie ; la bien nommée Arcadia – en référence, on suppose, à l'Arcadie de la mythologie hellénique dont parle Virgile et Ovide : à savoir un endroit privilégié peuplé de bergers vivant en parfaite osmose avec la nature.
Au fil des pages, on suit les pas de Pouce, enfant curieux, courageux et volontaire, des idéaux plein la tête, puis l'adolescent qu'il devient à l'esprit encombré de questions diverses sur la nature humaine, le monde extérieur, la folie des hommes qui les poussent à la destruction, enfin on le retrouve adulte, de plus en plus ancré dans la réalité, loin d'Arcadia, il est le père d'une petite fille qu'il élève seul, professeur de photographie, abandonné par sa femme Helle dont il est amoureux depuis toujours. Il foulera à nouveau le chemin de son paradis perdu, accompagnant Hannah, sa mère, au porte de la mort.
Arcadia était le projet magnifique d'une poignée d'Etres libres dont faisait partie les parents de Pouce, un endroit où il fait bon vivre, proche de la nature et des animaux. Un lieu de calme et de tranquillité, de solidarité, de débrouillardise. Peu de contrainte, beaucoup de liberté, énormément d'amour, de l'autosuffisance, de la musique, des échanges d'expériences et de connaisances...
Mais la réalité fauche les rêves de la communauté. Celle-ci a accueilli au fur et à mesure des années une trop grande quantité de personnes ne partageant pas toujours les mêmes idéaux : la drogue s'insinue dans la communauté, la violence apparaît, les enfants sont de plus en plus livrés à eux-même... et c'est la chute d'Arcadia.
Parachuté au Dehors, dans un monde dont il a tout à apprendre, Pouce continuera son existence en conservant fidèlement en lui les images et les gens d'Arcadia. Porteur d'une profonde humanité, il saura être au côté de sa famille pour le meilleur et pour le pire.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette fresque de Lauren Groff que j'ai découverte avec ce livre. Elle est l'auteure du roman, Les monstres de Templeton, et d'un recueil de nouvelles, Fugues, que j'ai forcément envie de lire.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Cette critique étant la contrepartie de ma participation au masse critique, j ai bien du mal à faire selon mon procédé habituel de notation sur cinq tant je trouve que mon jugement doit être mûrement réfléchi ....
Justement tiens ... Réfléchi .... C est le mot qui colle pour moi le mieux à ce roman,je m explique :
Réfléchi pour le style d écriture, on sent que le projet à muri, il y a de la cohésion dans les différents chapitres,les époques,chaque personnage dont le caractère évolue selon les épreuves de la vie. Aucun détail essentiel n est epargne,les sensations transparaissent parfaitement à travers les mots jusqu à mes yeux, s impriment dans mon cerveau et parfois font mal ...
Réfléchi aussi car certains passages m ont pris aux tripes, par conviction? Désir inasouvi, parfois par expérience aussi ...
Je remercie vivement babelio,Plon, et masse critique pour m avoir permis cette surprenante découverte !
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Dans l'Amérique de la fin des années 1960, Ridley surnommé Pouce pour sa petite taille est élevé dans une communauté hippie. Arcadia est basée sur l'égalité, le travail communautaire, le végétalisme. L'endroit attire de nombreuses personnes en quête d'un monde meilleur. A Arcadia, la drogue et le sexe libre sont monnaie courante. Alors que Pouce est un adolescent amoureux d'Helle une des filles du gourou, la communauté se dissout.

Adulte, Pouce vit à New-York et est professeur de fac. Ses parents se sont séparés et il est père d'une petite fille dont la mère n'est autre qu'Helle. Mais celle-ci est partie.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2012/01/lauren-groff-arcadia.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Grande fan de Lauren Groff, c'est avec plaisir que j'ai commencé la lecture d'Arcadia. Et bizarrement cette fois la magie Groff n'a pas pris. Que ce soit les personnages, l'histoire ou le contexte , rien ne m'a émue. A aucun moment je n'ai été transporté par le récit. Manque de rythme?
Moi qui mets un point d'honneur à finir mes lectures, je n'ai pu terminer ce roman.
Dommage.
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