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Critique de Arakasi


C'est triste à dire, mais Quentin Coldwater est définitivement un looser… Chassé du royaume magique de Fillory pour avoir voulu imprudemment jouer les héros sans peur ni reproche, le voici, à trente ans, de retour à l'université de magie de Brakebills, non plus comme étudiant, mais comme professeur spécialiste de la « réparation des petits objets » – excusez-moi du peu ! Et même cette pauvre sinécure lui est refusée quand, suite à un improbable micmac avec une étudiante, il est renvoyé de son poste. Devenu un marginal sans but ni avenir, Quentin va jusqu'à jeter au diable tous ses principes moraux et s'accoquine avec un groupe de magiciens engagés par un oiseau parlant pour voler une mystérieuse valise. Très mystérieuse et très précieuse valise car en plus de contenir des biens inestimables, elle renfermerait également le seul moyen de sauver Fillory. Car Fillory est dans une gadoue noire ! L'heure de l'Apocalypse a sonné, celle où le soleil tombera dans la mer, où les étoiles s'abattront sur la terre et où montagnes et forêts se mettront en marche pour mettre le pays à feu et à sang. La loose totale, on vous dit…

Troisième et dernier tome de la trilogie des « Magiciens » de Lev Grossman, « La Terre du Magicien », ne s'en distingue guère, souffrant d'un rythme un peu plan-plan, peu généreux en moments épiques – un choix scénaristique assumé dans son refus du spectaculaire, mais qui trouve rapidement ses limites. Les thématiques sont toujours intéressantes, mais semblent un peu rabâchées, d'où un petit sentiment de lassitude. D'autant plus que, malgré tous mes efforts, je n'ai jamais réussi à m'attacher totalement aux personnages créés par Grossman, trop puérils, trop agaçants, trop égocentriques… On a beau nous répéter que Quentin a évolué, je peine à voir cette évolution et continue à le trouver désespérément infantile. J'avoue avoir aussi toujours eu du mal à adhérer au principe de Fillory, ce royaume magique où tous les rêves de deviennent réalité et où tout semble toujours trop facile, trop artificiel, un royaume tout droit sorti d'un beau livre d'images sans véritable profondeur. J'aurais aimé être un peu attristée par sa perte imminente, mais, honnêtement, je m'en fichais éperdument.

Restent quelques très bons moments qui ont réussi à éveiller mon intérêt vacillant, notamment la lecture du journal du Rupert Chatwin ou la création du monde-miroir, et un humour mi-figue, mi-raisin toujours agréable. Ce tome a aussi le mérite de terminer efficacement tous les fils narratifs de l'intrigue, laissant peu de questions sans réponse. Pas un mauvais opus, mais pas spécialement mémorable. Malgré tout, je garderai de l'ensemble de la trilogie un souvenir agréable et divertissant. J'ai même tenté ma chance avec la série TV adaptée du premier volume – série qui s'est révélée plutôt médiocre d'ailleurs, je ne la conseille pas aux fans des romans.
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