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Critique de JeanOtto


Publié en 1966, le livre n'a pas pris une ride. Quoi de plus intemporel qu'une histoire d'adultère ?
Je me suis prise d'affection pour Marianne et Juliette, un souffle féminin qui m'a fait palpiter sous les distorsions de leur dignité hachée menue. D'amies proches, elles tournent concurrentes à leur corps défendant.

Le temps d'ourdir s'ouvre, celui d'ingrates besognes, un sale rôle qu'elles abhorrent, faites de gymnastiques mentales pour occuper le plus d'espace possible, d'une neutralisation méthodique des traces de l'autre, d'intrigues pour soustraire l'autre femme à ce béat et chanceux de Jean.

C'est les nerfs broyés, rafistolés puis re-triturés à la serpette qu'elles affrontent un quotidien où, dès que Jean quitte leur champ de vision, l'imaginaire maltraite, une faillite nerveuse les menant alternativement entre colère, désespoir et jalousie. Un ressac amer sur lequel monsieur navigue gaiement, porté par son art de la prestidigitation de ne pas se mouiller. Il brille, nous agace, l'air patelin et le teint frais, dans une attitude affreusement débonnaire.

La traversée psychologique des personnages est très riche, nous scrutons avec intérêt l'agrandissement du personnage de Marianne qui parvient doucement à se dégager de l'égoïsme flou de son mari, se composant un chemin digne, une belle voix à l'émancipation. Quant à Juliette, la conscientisation de son rôle d'"à côté", de la centralité souhaitée qu'elle n'occupera jamais dans la vie de Jean passe par un chemin douloureux mais habilement dépeint. le masculin sera source de déception dans son incapacité à trancher et à écouter ces femmes.

Une ode d'un féminin fort qui plie mais ne rompt pas.
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