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EAN : 9782070361885
320 pages
Gallimard (23/08/1972)
3.71/5   67 notes
Résumé :
Enfin la nuit est venue, cette nuit atroce dont j'avais un atroce besoin. C'est le sentiment de l'irrémédiable qui domine. Je me répète : " Ca y est, c'est arrivé ! " L'adultère est entré chez nous avec ses gros sabots, familier, grossier obligatoire comme la rougeole. J'espérais en secret y échapper. Je pleure comme un torrent et aucune pensée ne me console. Nous ne sommes plus glorieusement deux à la face des autres. Le fier, le vivace, le fol amour est terminé.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Publié en 1966, le livre n'a pas pris une ride. Quoi de plus intemporel qu'une histoire d'adultère ?
Je me suis prise d'affection pour Marianne et Juliette, un souffle féminin qui m'a fait palpiter sous les distorsions de leur dignité hachée menue. D'amies proches, elles tournent concurrentes à leur corps défendant.

Le temps d'ourdir s'ouvre, celui d'ingrates besognes, un sale rôle qu'elles abhorrent, faites de gymnastiques mentales pour occuper le plus d'espace possible, d'une neutralisation méthodique des traces de l'autre, d'intrigues pour soustraire l'autre femme à ce béat et chanceux de Jean.

C'est les nerfs broyés, rafistolés puis re-triturés à la serpette qu'elles affrontent un quotidien où, dès que Jean quitte leur champ de vision, l'imaginaire maltraite, une faillite nerveuse les menant alternativement entre colère, désespoir et jalousie. Un ressac amer sur lequel monsieur navigue gaiement, porté par son art de la prestidigitation de ne pas se mouiller. Il brille, nous agace, l'air patelin et le teint frais, dans une attitude affreusement débonnaire.

La traversée psychologique des personnages est très riche, nous scrutons avec intérêt l'agrandissement du personnage de Marianne qui parvient doucement à se dégager de l'égoïsme flou de son mari, se composant un chemin digne, une belle voix à l'émancipation. Quant à Juliette, la conscientisation de son rôle d'"à côté", de la centralité souhaitée qu'elle n'occupera jamais dans la vie de Jean passe par un chemin douloureux mais habilement dépeint. le masculin sera source de déception dans son incapacité à trancher et à écouter ces femmes.

Une ode d'un féminin fort qui plie mais ne rompt pas.
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Marianne et Jean sont mariés depuis dix ans et ont deux enfant lorsqu'il entame une relation avec Juliette, 29 ans, styliste, célibataire et... meilleure amie de Marianne. Les deux femmes sont cependant aux antipodes, tant dans leur façon d'appréhender la vie que dans celle de vivre l'amour.
De septembre à juillet, elles nous racontent leur quotidien. On lit le mois de septembre selon Marianne et puis le même vu par Juliette.

 
Paru en 1965, je m'attendais à un petit roman suranné. Il n'en est rien. le texte et la langue sont restés actuels. La femme y est étonnamment libérée pour l'époque et les autrices ont réussi à dépeindre avec justesse la psychologie des sentiments du mariage et ceux de la passion. Deux formes d'amour. Deux femmes. Un sujet intemporel.

Ce roman pourrait être l'anti-"Belle du Seigneur": pas de jeu de domination ici, pas de femme soumise, pas d'extravagance, juste la vie.
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Après avoir lu avec beaucoup d'émotion "La mère morte", de Blandine de Caunes, j'ai eu du coup envie de relire un livre de Benoite Groult, dont j'avais dévoré les écrits pendant mon adolescence ; et celui c'est tombé sous la main. Qu'est-ce ce qu'ils écrivent bien dans cette famille
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Un énorme ennui à lire ce livre suranné datant de 1965, dans un style pesant, avec une histoire laborieuse, sans intensité, sans messages réels vers le lecteur, sans morale ni envers l'infidèle, ni envers les femmes.

Un peu de passion, d'amour, d'abnégation aveugle, mais surtout un contexte qui a trop vieilli pour être lu.

Très déçu
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je regardais les couples au restaurant, dans la rue, tous ces couples que le dimanche expose au grand jour… Ces dames à chapeau, ces messieurs qui n’avaient l’air de rien, qu’avaient-ils fait de leur nuit ? Ce monsieur à barbiche, est-il possible qu’il farfouille sa femme la nuit et qu’il lui caresse les seins avec ces mains pâles de bureaucrate ? Ce n’est pas vrai que cette dame à trois rangs de perles et de boucles blondes, qui pérore sur le bridge, gémisse au lit et crie : « Encore ! » ou : « Vas-y ! » Et ce Belge rougeaud et velu travaille-t-il sa femme au corps chaque soir comme une bête ?
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J'aurais aimé un fils... Non ! Une fille, peut-être pour lui passer mes recettes de confitures, la confiture d'hommes, par exemple: " Prendre un fruit pas encore mûr, éplucher, épépiner, réduire, faire mariner dans l'attente, et consommer selon besoin.
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Qu'ils avaient de la chance, les héros de de Racine ! Ils ne s'occupaient que de leur drame. Car finalement, on a horreur d'être distrait de son malheur. Manger, recoudre un bouton, faire la soupe, corriger une version latine, autant de supplices qui m'empêchent de proférer en paix mes imprécations. La soupe surtout paraît dérisoire, aux antipodes de la passion. Les chagrins de femmes mariées sentent toujours le poireau.
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Ils s'aiment d'amour, ils se le disent et ils se le font.
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C'est par ces petits liens miteux que les couples tiennent ensemble quand l'essentiel a disparu.
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Videos de Benoîte Groult (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Benoîte Groult
“Notre amitié était allée au-delà des mots et des cases” se remémore Catel, l'invitée de cet épisode, lorsqu'elle évoque sa relation avec Benoîte Groult, dont elle a retranscrit la vie dans sa bande dessinée Ainsi Soit Benoîte Groult (Grasset).
Catel nous a reçu dans son atelier parisien pour raconter les prémices de cette bande dessinée sur Benoîte Groult, icône féministe qui s'est battue toute sa vie en faveur des droits des femmes.
C'était la première fois que la scénariste de bande dessinée spécialisée dans les biographies, racontait l'histoire d'une personnalité toujours en vie. Une mission qui s'est avérée périlleuse pour Catel, qui a dû lutter contre les quelques réticences de la femme de lettres à l'égard du 9ème art…
L'histoire de Catel a été recueillie au micro de Camille Bichler. Ce podcast a été produit par Johanna Bondoux pour le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême et parrainé par l'Institut René Goscinny (https://www.institut-goscinny.org/).
Montage et Mixage : Adrien Leblond Assistante de production : Morgane Mabit
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