Ils s'aiment d'amour, ils se le disent et ils se le font.
Ils s'aiment d'amour, ils se le disent et ils se le font.
J'aurais aimé un fils... Non ! Une fille, peut-être pour lui passer mes recettes de confitures, la confiture d'hommes, par exemple: " Prendre un fruit pas encore mûr, éplucher, épépiner, réduire, faire mariner dans l'attente, et consommer selon besoin.
Je regardais les couples au restaurant, dans la rue, tous ces couples que le dimanche expose au grand jour… Ces dames à chapeau, ces messieurs qui n’avaient l’air de rien, qu’avaient-ils fait de leur nuit ? Ce monsieur à barbiche, est-il possible qu’il farfouille sa femme la nuit et qu’il lui caresse les seins avec ces mains pâles de bureaucrate ? Ce n’est pas vrai que cette dame à trois rangs de perles et de boucles blondes, qui pérore sur le bridge, gémisse au lit et crie : « Encore ! » ou : « Vas-y ! » Et ce Belge rougeaud et velu travaille-t-il sa femme au corps chaque soir comme une bête ?
Ils s'aiment d'amour, ils se le disent et ils se le font.
C'est par ces petits liens miteux que les couples tiennent ensemble quand l'essentiel a disparu.
Qu'ils avaient de la chance, les héros de de Racine ! Ils ne s'occupaient que de leur drame. Car finalement, on a horreur d'être distrait de son malheur. Manger, recoudre un bouton, faire la soupe, corriger une version latine, autant de supplices qui m'empêchent de proférer en paix mes imprécations. La soupe surtout paraît dérisoire, aux antipodes de la passion. Les chagrins de femmes mariées sentent toujours le poireau.
C'est quand même fichtrement bizarre, les hommes ! Il suffit qu'on soit prise pour qu'ils aient envie de nous reprendre.
Un homme qui profite d'une occasion est moins coupable qu'un homme qui la suscite.