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Critique de PhillipAPteam


Passer à côté de ce Thriller, c'est passer à côté de ce qu'il y a eu de mieux dans le genre en 2021!
Alors, pour le résumé, consultez plus haut, c'est pas mon job 😆 Commençons...

Quel style, quelle écriture pour un premier roman. À la dernière ligne d'un chapitre, on a la frustration de quitter un personnage mais dès l'intro du suivant, revient aussi vite l'excitation d'en découvrir un autre. Les dialogues sont entrecoupés de longs passages narratifs (ce que j'aime particulièrement)
C'est parfois tendre, souvent violent, cru, sombre, parfait donc!

Une oeuvre bourrée de références aussi variées que diverses, du metal allemand à Vera Lynn, de Dumas à Faulkner sans oublier les symboliques religieuses, satanistes et bibliques. Stephane est un perfectionniste et offre au lecteur une immersion totale dans les méandres des rues romaines ou d'une bourgade allemande. J'aime beaucoup les nombreux flash-back, meurtre après meurtre, on s'imprègne progressivement d'une intrigue multiple tissée comme une toile d'araignée. Les informations sont particulièrement bien distillées, jamais trop d'un coup mais toujours assez pour intriguer et inciter le lecteur à en dévorer plus.
L'auteur n'est pas tombé dans les clichés, prenons la longue scène de l'exorcisme, j'étais dans une atmosphère psychologique angoissante et non dans une débauche de détails visuels qui auraient fait penser à un mauvais scénario éculé et non à un roman sacrément original.

Je vois souvent (à propos d'autres livres) des commentaires affirmant que de courts chapitres offrent un rythme effréné. Je pense tout le contraire et avec les longs chapitres d'oracle, je suis comblé. Différents angles, parfoit épistolaire, un Stoker alsacien serait né? (Restons-en là avec les comparaisons, nombreux s'y adonnent, j'ai horreur de ça ! )

Quelle impressionnante maîtrise du sens narratif pour un premier bouquin. le chapitre intitulé "Carmen" de près de 40 pages serait presque une micro histoire dans l'histoire. Un romancier clairement à la hauteur de ses ambitions, je pense qu'il pourrait exceller dans le registre de la nouvelle.
Grunenwald traite et respecte ses protagonistes tel un metteur en scène qui bichonne ses seconds rôles voir ses figurants. En effet, les personnalités, psychologies et intrigues propres à chacun d'entre eux sont abordées et construites avec une précision chirurgicale qu'ils apparaissent tout au long de l'oeuvre ou quelques pages à peine.

Revenons sur l'aspect gore, violent, sexuel (qui ne prédomine pas dans ce livre, il y a bien plus que ça à se mettre sous la dent)
Certes, ce n'est pas pour tout public néanmoins j'en aurais voulu plus. Je sens que l'auteur en garde sous le pied et pourrait pousser le lecteur plus loin dans ses retranchements. Après il faut aussi respecter les limites qu'il decidera de s'imposer.

Stephane, dans tes remerciements, tu penses ne pas écrire avec un dixième du talent des auteurs qui t'ont fait rêver et comme je te l'ai dit, tu te trompes! S'il s'agissait du dixième roman du démon d'Alsace, je trouverais qu'il est sacrément chevronné mais dans ce cas précis, c'est le premier. Rien (ou tellement peu) ne m'as fait penser à une histoire que je connaissais déjà alors que d'autres auteurs "confirmés" prétendant être dans "l'inspiration et l'hommage " ne sont dans mon vocabulaire que dans le "plagiat "

S Grunenwald n'est pas consensuel, c'est ce qui fait et fera de lui un écrivain à part entière, différent avec un univers littéraire qui deviendra le sien.
Quel que soit le chemin éditorial, auto-édité, édité...,"Oracle" est un des coups de coeur 21 et le coup de coeur 21 dans le genre Thriller.
Démon, tu survoles le monde de l'auto-edition 🖤
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