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Critique de Francedewepion


Il y a quelque temps, je reçois un courriel de Babelio me demandant si je suis intéressée par un roman qui sortira en septembre prochain. Ma curiosité de lectrice avide me fait accepter bien entendu. Et me voilà aujourd'hui à chroniquer ce roman choral.

Trois narrateurs : pour la préface et la postface, le feu qui tient un rôle non négligeable dans le roman. Puis en alternance, Hélo , ado dans les années 1990 qui fait partie d'une bande de jeunes dénommée "Ceux de la table" et Boule-de-neige, de son vrai nom Léon Cazale, ado lui aussi mais vers 1866, bagnard sur l'île du Levant au large d'Hyères.

Chaque chapitre est précédé d'un extrait des archives (réelles) que l'auteure a pu consulter à Draguignan à propos de ce bagne pour enfants ou d'un extrait d'une chanson à la mode en 1990.

Au cours du confinement de 2020 dû à la pandémie du covid, Helo se souvient de "Ceux de la table", ces collégiens dont elle fait partie dans les années 90. Ils sont en quête de liberté, séchant les cours, écoutant les groupes à la mode tout en fumant dans des lieux cachés. Elle nous fait revivre des moments de leur quotidien d'ados rebelles, qui devront se séparer à la fin de l'année scolaire, chacun poursuivant un autre chemin dans d'autres écoles.

En écho, Boule-de-neige nous raconte le quotidien d'enfants et d'ados bagnards sur l'Ile du Levant. Nous sommes plus ou moins en 1866. Certains ont bien commis quelque petit délit, mais d'autres sont là parce qu'ils sont orphelins, ou nés dans des familles qui vivent dans la précarité. Ces colonies pénitentiaires sont instaurées par une loi de Louis Napoléon Bonaparte afin de rééduquer les enfants par le travail et de nettoyer les villes des délinquants. La discipline y est très (trop) sévère . le silence et le travail sont sacrés. C'est sans compter sur Condurcer , un "ancien" auto-proclamé chef des ados et qui a su aussi se faire une place auprès des gardiens : il travaille dans les cuisines de la colonie. Mais Condurcer est un révolté qui ne pense qu'à s'évader.

Je n'irai pas plus loin dans le résumé afin de ne rien dévoiler de l'intrigue.

Mon avis :
Grâce à ce livre, j'ai appris l'existence de ces "bagnes" pour enfants, bien souvent très pauvres. Dans les extraits d'archives repris par l'auteure, il y a des faits ignobles que j'ai eu du mal à lire tant c'est cruel, inhumain. Heureusement, cela n'a concerné que quelques paragraphes.
Cette partie est très bien écrite par l'auteure. On ressent toute la tragédie, l'horreur même de l'histoire . On voit qu'elle s'est bien documentée et qu'elle a pris ce pan de l'histoire à coeur .

Par contre, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire des jeunes des années 90. Cela m'a paru plus superficiel. Les ados font des bêtises, certes, ne se sentent pas concernés par l'école et puis …. Sera-ce comme dans la chanson de Bruel, "on s'verra dans 10 ans…" ? Avec les dialogues écrits dans le langage propre aux ados de 1990, et l'écriture au vocabulaire contemporain, on pourrait s'y identifier. Mais non, il m'a manqué quelque chose qui m'accroche.

Et puis je trouve que le parallèle entre les deux époques est mince. C'est en lisant une interview de l'auteure que j'ai mieux compris sa démarche.

La norme , les standards , les lois édictées par nos sociétés seraient liberticides quelle que soit l'époque. Ce qui provoque la révolte, en l'occurrence des ados. le livre fait également écho à 2020 - 2021 (pandémie du covid) et la liberté réduite jusqu'au confinement strict dans le but d'éradiquer le virus.

Je remercie Babelio et les Editions Seghers de m'avoir permis de découvrir ce roman en "avant-première".
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