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Critique de Little_stranger


J'aime beaucoup les écrits de l'auteur : je la suis depuis son premier roman. Il me manque juste "dans le ventre du loup", mais c'est en cours ... Je remercie les Editions Seghers et Babelio de m'avoir permis de découvrir le nouveau texte d'Heloïse Guay de Bellisen.
L'auteur a un nom a porter un drapeau avec ses armoiries familiales sur un fier destrier et la voir sur des photos avec sa tignasse blonde et tous ses tatouages : j'aime le contraste (et en plus elle était libraire, ma profession préférée).
Crions, c'est le jour du fracas est bien un cri de guerre d'enfants maltraités aussi bien par leurs parents que la société. L'auteur imagine un parallèle entre la génération de jeunes gens incarcérés et exploités dans la colonie pénitentiaire de l'île du Levant (quel dommage : un si beau nom d'île) et ses potes, sa bande, sa génération, ceux qui mettent le bazar, refusent de rentrer dans les cases qu'on leur assigne, qu'on leur destine : ils ne veulent pas devenir des adultes consuméristes, mais peinent à trouver d'autres portes de sortie. L'auteur a trouvé l'écriture, un grand nombre de ses potes n'ont pas eu cette chance.
C'est un roman violent, non pas uniquement par les situations qu'il décrit, mais aussi, par l'implacable machine à laminer qui fonctionne toujours, qui broie les individus : la norme sociétale qui met en avant des rêves inaccessibles ou factices pour leurrer ceux qui n'ont pas les structures intellectuelles, sociales pour lutter.
J'ai aimé le point central qu'occupe "la table" (juste une ordinaire table de ping-pong en béton) autour de laquelle se retrouvent les chevaliers à la triste figure, qui comme Don Quichotte, luttent contre des moulins à vent.
Il y a aussi celui qui ouvre le livre : c'est le feu (les êtres sans feu ni lieu, les vagabonds qu'on peut retrouver dans le mouvement grunge) et sert de lien entre les 2 époques 1860 et 1990, le feu destructeur, mais aussi purificateur : la vie redémarre de plus belle sur un terre brûlée. Il y a de la richesse dans le feu qui sert à allumer des incendies, des pétards, et qui, quand on joue avec, fait mal. L'auteur nous présente les protagonistes de ces deux histoires, qui d'une certaine façon, se répètent : parents incapables ou ayant du mal à élever leurs enfants, manque de moyens sociaux et scolaires, de temps ...
C'est un texte rythmé par la musique des groupes des années 90, mais j'en ai entendu d'autres : "light my fire" - Doors, "I'm on fire" - Springsteen. J'ai aussi revu fort étrangement, surgir du néant, les personnages de la dernière partie de Twin Peaks : ces vagabonds qui apparaissent et disparaissent, sèment la mort et la peur et dont la première phrase est "got a light ?". Décidément, un auteur que je vais continuer à suivre.
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