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Critique de ange77


《Miquette fixe sa montre. La trotteuse tourne clopin-clopant. Le compte à rebours est commencé. Encore dix secondes, (...), cinq, quatre, trois, deux, une... Top !"
"C'est comme s'il y avait un écran dans ma tête, avec un film projeté dessus.
L'héroïne est très jeune. C'est une petite fille appelée Miquette, avec des boucles brunes comme sa mère (mais plus courtes), plutôt petite pour ses onze ans, maigrichonne et muette. Mais attention, cette Miquette-là, ce n'est pas moi. Moi, je suis juste la spectatrice, assise sur son fauteuil dans la grande salle obscure. Et je ne quitte pas l'écran des yeux.》


Mon résumé :

Miquette est effectivement une fillette de onze ans, "devenue" mutique suite à de terribles événements. Elle vit à présent dans une institution et ne communique plus qu'avec Gogol, un enfant trisomique; son seul ami.
Malheureusement, c'est une bien triste histoire qui lui est arrivée...
Triste, mais surtout, que personne ne voudra jamais croire...

"Ici, ils prétendent que je suis "aphasique", ça veut dire "muette" en langage de docteurs.
Quels idiots ! J'ai jamais été muette, moi ! (...) Même qu'à l'école, la maîtresse me trouvait trop bavarde. Et je chantais aussi.
C'est seulement après que j'ai décidé de me taire.
Après."

Car avant tout ça, Miquette était simplement une petite fille joyeuse et pleine de vie à l'instar des enfants de son âge, et qui adorait par-dessus tout sa maman. Elles vivaient ensemble avec Titus, le chien de la famille.
Son papa lui, était un "irresponsable" d'après ce que disait sa mère, et c'est pour cela que ses parents étaient séparés.

Dans la vie de Miquette et Maud, sa maman, il y a tante Madeleine (en réalité la grand'tante). Une dame d'un certain âge dirons-nous, et que la petite fille n'aime pas beaucoup (celle-ci étant beaucoup trop présente dans leur vie à son goût), et qu'elle finira par détester totalement, autant qu'une fillette peut détester un adulte...

"L'âge de tante Madeleine, c'était son sujet de conversation préféré. Elle adorait se plaindre."



Et dans la vie de Madeleine, il y a Tu-Ahn. Un jeune acupuncteur d'origine asiatique et qui prétend faire des miracles avec ses aiguilles. Madeleine en tombera folle amoureuse, malgré l'énorme différence d'âge entre eux. ...Mais cela devrait pouvoir s'arranger.

"Les miracles, ça arrive."



En bref :

"Je me suis sauvée sur la pointe des pieds. j'avais le coeur lourd, mais lourd !
Une enclume."

Nous sommes bien ici dans un roman de Gudule (alias Anne Duguël, et de son vrai nom Anne Liger-Belair), et comme elle se plaît à le dire elle-même : "C'est de ma propre enfance dont je me débarrasse". L'auteure a publié nombre de romans où elle en tue des gens ! Des vilains pas beaux, des pères Noël, et bien sûr, beaucoup de petite filles !
- Je recommande d'ailleurs "Le Club des petites filles mortes" ; premier volume de l'intégrale de ses romans fantastiques, dans lequel j'avais pour la première fois découvert l'histoire de Miquette, il y a déjà fort longtemps déjà. J'ai pris énormément de plaisir à la relire récemment alors que je l'avais presque oublié. -
Et donc, on peut se douter que l'histoire de cette fillette aux araignées ne s'arrête pas à mon humble résumé. Ceux qui connaissent Gudule savent, ou se doutent, que la vie de Miquette va rapidement tourner au cauchemar.
C'est un terrible drame, une tragédie, qui va prendre à l'enfant ce qu'elle a de plus cher au monde.


Je ne peux me résoudre, ce malgré une réelle envie, à vous en dire d'avantage. Parce que c'est l'histoire de Miquette après tout, et que c'est tellement mieux quand c'est elle qui raconte. Avec ses mots à elle, sa logique de gamine de onze ans, et un franc-parler détonnant, qui fait pourtant sourire, en dépit de l'horreur qu'elle décrit à travers ses rêves, mais surtout ses cauchemars...

"La perspective de se réveiller permet de supporter les pires cauchemars.
Or, là, j'avais une certitude horrible : le cauchemar, c'était devenu ma vie."


Ma note : 5/5, obligé !

J'ai adoré cette nouvelle qui se lit agréablement, tissée de mots et de rêves d'enfants, mais néanmoins terribles, et qui font mouche.
Ceci dit, si je devais me prononcer pour un coup de coeur, ce serait alors les yeux fermés pour le recueil "Le Club des petites filles mortes" dans son entièreté, dont je parle plus haut.



Je préconise donc cette lecture à tous, excepté peut-être à ceux ou celles qui auraient la déprime facile. C'est bel et bien un triste conte que Gudule nous livre ici sous les traits de "La fille aux araignées".
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