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Critique de Gruizzli


Mouais est le premier mot qui me vient à l'esprit lorsque j'ai reposé ce livre. Et franchement, c'est dommage !

La direction que prenait le livre me paraissait bonne, pas excessivement pertinente, mais une sorte d'hommage bien vu à Farenheit 451 dans lequel on réfléchit à la condition de l'image. Mais dans la fin du livre, j'ai compris que plusieurs promesses ne seraient pas tenues.
Déjà, la question de la société : c'est un régime totalitaire, une dictature ou un simple régime légèrement oppressif avec la considération des images ? La question n'est pas très claire, de même que le souci que cela pose d'interdire les images : la société semble plus égalitaire et juste (on notera une réplique qui vise le capitalisme), mais en même temps on parle de hausse de consommation de drogue et de suicides. Quelle est la réalité de ce monde ? Je comprends l'idée de faire un monde complexe et travaillé, mais j'ai eu le sentiment d'un monde assez brouillon, au final. Alors que les idées de considérer que ce sont les images qui amenaient la violence, alors qu'un autre pense qu'il s'agit surtout de faire un monde plus juste qui a aidé à la réduction des crimes. Il y aurait eu matière à creuser un peu plus, à mon gout.
D'autre part, les personnages sont assez peu développés, le flic étant parfois trop brouillon dans sa façon d'agir. Et le final m'a laissé un gout amer d'inachevé, là encore. le destin de plusieurs d'entre eux me parait très téléphoné (pourquoi tout le monde décide de faire cette action ?) et un peu trop pathos.
Enfin, je trouve qu'il manque totalement l'intérêt d'un tel monde : la critique. Une critique pertinente de notre rapport aux images, dans un monde où l'on truque, triche, modifie, reprend et développe chaque image. Un monde où l'image est omniprésente, tel que le notre, pourrait largement être critique de façon sérieuse. Pas simplement dans un rapport d'image qui déforme notre réalité et notre perception. C'était justement ce que j'attendais du livre, une mise en parallèle entre un monde sans image et un monde où celle-ci est sur-représenté, pas seulement en film (qui occupent un peu trop d'espace dans le livre à mon gout, par rapport à la bande-dessinée, l'affiche, le dessin, la photo, l'illustration ...). Bref, une critique réelle de ce que l'image nous apporte mais aussi ce qu'elle peut développer comme nocivité (publicité, spots, reportages foireux, deepfake, etc ...).
Je comprends l'intention, mais je trouve l'exécution faiblarde et trop simple.

Le style est sympathique, assez nerveux et colle bien à l'idée d'un thriller qui est développé. Cela dit, c'est aussi une faiblesse du récit : l'action est rapide, trop à mon gout, et la résolution devient alors brutal. C'est certes un parti pris (la répression brutale), mais empêche une certaine immersion et donne à des scènes des accents un peu foutraques voir hors du propos (comme avec l'impératrice qui apparait sans que je n'en comprenne réellement l'intérêt). C'est un peu brouillon dans l'exécution, trop rapide sans doute et le livre aurait gagné à creuser en profondeur sa thématique bien trouvée et qui donne envie d'un développement plus ample.
Cela dit, je m'interroge aussi sur la pertinence d'un tel propos en livre, justement. Mais ça c'est plus une question personnelle.

En fin de compte, le livre est plutôt une déception, alors que je l'ai lu très vite et très facilement. Mais l'auteur m'intéresse, surtout depuis que j'ai découvert l'adaptation de son "Je mourrai pas gibier" par Alfred, et je pense que je regarderais ses autres livres par curiosité. Par contre, celui-ci est assez dispensable, malheureusement. J'aurais voulu aimer.
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