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Critique de Stockard


Deuxième tome (si on peut dire) des écrits d'Hervé Guibert sur sa maladie, le Protocole Compassionnel est la suite directe de A l'Ami qui ne m'a pas sauvé la Vie.
A ce stade, l'écrivain ne découvre plus qu'il a contracté le sida, il s'est fait à l'idée et ne dorlote presque plus l'espoir en son sein comme il avait pu le faire auparavant.
Non, cette fois il en est rendu à avaler un médicament obtenu au marché noir dont on ne sait encore rien sinon qu'il a causé la mort de centaines de personnes aux États-Unis pour cause de prises à l'aveugle, d'ignorance totale de la posologie et de respect des doses. Mais Guibert s'en fout, au point où il en est, à l'insu du système médical mais dans la discrétion de certains médecins, il accepte de tester sur lui le DDI, ce médicament qui donne son titre au livre, le protocole compassionnel signifiant que tous les traitements légaux ont échoué et qu'on peut tenter, en ressort ultime, une médication encore non reconnue, bien souvent même n'ayant pas encore obtenu l'AMM. Foutu pour foutu, quoi. C'est dire si à ce stade, une guérison aurait quelque chose d'epastrouillant !
Mais Guibert prend ce traitement et commence rapidement à en ressentir les effets bénéfiques. Moins fatigué, moins la sinistrose : « J'étais de nouveau vivant. J'écrivais de nouveau. Je bandais de nouveau. Bientôt, peut-être, je baiserais de nouveau. » Et voilà que le plaisir de vivre circule à nouveau dans ses veines.

En parallèle, Hervé Guibert nous raconte ses rendez-vous médicaux avec Claudette Dumouchel, jeune femme médecin avec qui il tente d'instaurer une relation quasi amoureuse. Par jeu au départ, devant la froideur de la doctoresse face à sa détresse et puis par habitude, pour supporter les auscultations de plus en plus compliquées pour lui (se lever de la table d'examen revient à être diplômé de l'école du cirque tant chaque mouvement lui demande des efforts surhumains, « Chaque jour, je perds un geste que je pouvais faire la veille »).
Et puis, la rencontre avec un guerisseur-magnétiseur qui lui promet la rémission et voilà que Guibert ressent pour la première fois depuis longtemps qu'il y a peut-être encore un espoir.
On connait la suite...

Revenant aussi beaucoup sur sa participation à Apostrophes pour son livre précédent
hop : https://www.youtube.com/watch?v=en9OWEvf_Cw
Le Protocole Compassionnel est un peu la version littéraire du film documentaire "La Pudeur ou l'Impudeur" qui reprend en images mais aussi en voix off de grands pans du livre.
Intéressant de lire/voir ces deux oeuvres en simultané.
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