Citations sur Al-Andalus, 711-1492. Une histoire de l'Andalousie ar.. (3)
Contre ces perturbateurs de la tranquillité des chrétiens ,la guerre ne pouvait qu'être agréable à Dieu. Cela au moment même où,à l'aube de l'âge féodal,cet Occident, démographiquement dynamique et en pleine restructuration sociopolitique,prend conscience de sa force nouvelle et , où le monde musulman méditerranéen entre , au contraire, dans une phase de crise aiguë dont la chute du califat de Cordoue et la disparition à la même époque du pouvoir centralisé en Sicile ne sont que des manifestations politiques parmi d'autres.
A la fin de son règne [d’al-Mansûr en 1002], la force du califat omeyyade repose donc sur des groupes hétérogènes fortement antagonistes : Saqâliba [Slaves], Berbères maghrébins, ancienne aristocratie des Qurayshites [Arabes du Nord] et des clients d'origine orientale, lignées militaires des Marches ; ce qui rend compte de la dissociation anarchique provoquée par l'ébranlement de 1009. Le fait que les Andalous aient été dans l'ensemble hostiles aux Hammûdides, considérés comme trop associés aux Berbères grossiers, incultes et violents, explique évidemment pour une bonne part l'échec de cette dynastie. (p.106)
…la réaction défensive d’allure désespérée de certains milieux mozárabes au IXe siècle, qui se traduit par le mouvement des “martyrs de Cordoue”, si l’on admet que le christianisme autochtone était alors comme une forteresse assiégée, menacé de toute part, du point de vue tant culturel que démographique. (p.60)