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Critique de calypso


Le décès de sa mère conduit Marie-Ange Guillaume à écrire sur celle qui lui a donné la vie. Mais comment raconter ce dont il est difficile de se souvenir ? Aidée du journal tenu par sa mère, l'auteure explore cette mémoire de papier et réalise, entre tristesse et colère, à quel point elle a aimé cette mère avec qui elle a pourtant entretenu des relations souvent conflictuelles, et à quel point elle a été aimée par elle.
Déjà convaincue par le thème qui est incontestablement un de mes préférés dans le domaine littéraire, j'ai été séduite par le roman de Marie-Ange Guillaume dès les premières lignes tant elles débordent d'émotion : « Maintenant, avant de retrouver sa Loire, elle est entre mes mains, au fond de cette boîte que j'ouvre en tremblant. A l'intérieur, il y a un sac de toile - je ne m'y attendais pas. Je dénoue le cordon du sac et, tout en écoutant la voix étouffée qui me dit « c'est pas possible », je balance tout du haut du pont, par petites secousses, en douceur. C'est ma mère devenue poussière, c'est ma mère que le vent porte, teintée d'or dans le soleil de cinq heures en février. Et elle s'en va. » (p.10) Amour, tendresse, sensibilité sont les maîtres-mots de cet écrit. Mais le regard porté sur le passé n'est pas dénué d'humour, ce qui rend l'ensemble plus léger qu'il n'y paraît. Marie-Ange Guillaume a le recul de celles qui ont vécu. C'est, en outre, un récit qui interroge la mémoire : l'auteure reconstitue peu à peu les souvenirs d'enfance qu'elle croyait disparus à jamais et fait le ménage dans cette mémoire qui lui a fait défaut et qui ressemble « à une crise d'amnésie ». Ce qu'il y a de beau dans ce roman, c'est que cet amour que l'on voit pourtant surgir à chaque page n'est pas donné pour acquis. Il y a une part de colère dans cette disparition de la mère et on sent le poids d'un passé ambigu, entre attachement et conflit. Les quelques 180 pages qui constituent ce récit sont alors à la fois une acceptation et une réconciliation.

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