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Livre découvert par la masse critique de Septembre et avec de grandes attentes...

Aucun souvenir de Césarée évoque la vie de l'auteur au travers du souvenir (écrit) de sa mère venant tout juste de disparaître.

Cette écriture n'est autre qu'un monologue mais un échange entre l'auteure elle-même, ses propres souvenirs et l'écriture de sa mère concernant son histoire est assez riche. L'auteure dépeint de nombreux souvenirs moroses entre ce couple qui se déchire (mais qui persiste à s'aimer malgré le temps qui passe), son histoire qui est plutôt teintée de haine envers sa propre mère et une certaine "adoration" envers son père. Mais avec le recul son regard devient différent et l'amour entre cette mère et sa fille devient puissant et inconditionnel.
Au départ, pas toujours facile à se mettre dans ce livre mais à le lire d'une traite le récit devient plus agréable et fluide.
Pourquoi Césarée? A vous de voir pourquoi ce nom propre est si cher au coeur de Marie-Ange Guillaume!

A lire au moins une fois pour ce beau témoignage d'amour familial.
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Le livre est posé devant moi sur la table, couverture cachée. Au bord de chaque page il y a la mort, des souvenirs qui sont les siens mais écrits par une autre, des larmes. Au bord de chaque page il y a une intimité parfois dérangeante, parfois touchante, parfois folle et drôle. de la beauté transparait dans ses mots, qui tend à faire croire que cette intimité à sa raison, qu'elle nous l'offre. Elle se l'offre à elle-même pourtant, et nous ne sommes là que par hasard. J'ouvre des portes, des fenêtres, je visite son enfance et je ne sais plus pourquoi je suis là à ouvrir ouvrir ouvrir. Et puis une phrase me fait sourire, une autre me plonge dans un deuil qui m'appartient, une autre me ramène au deuil de l'auteur et seulement elle.

Ce livre est un enchainement de "qu'est-ce que je fais là" et de (re)connaissance douloureuse.
Toute à sa douleur d'avoir perdu sa mère, elle plonge corps et larmes dans les mots qu'elle a écrit années après années, dans sa mémoire, dans une réparation de mots et d'amour. Dans son enfance.
Terrible enfance.


Elle a une belle écriture, qui se noie parfois dans sa douleur et devient plus brouillonne, inquiète, décalée. Je m'y suis perdue de temps à autre, j'ai du relire pour cerner ce qu'elle disait, replacer l'époque : la danse du deuil.
Un deuil dans lequel on se retrouve très facilement, mais en pointillé : il lui appartient pleinement, je n'ai jamais eu cette sensation de lui voler ses émotions, de vivre trop les miennes.


Un livre qui doit être lu d'une traite, un témoignage parfois terrible souvent beau, mais dérangeant par son intimité. Maintenant que j'ai découvert sa plume, je vais chercher à lire ses livres, j'ai la certitude qu'elle doit être lue.

Lien : http://arbredevie.melleambre..
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Très beau roman intimiste qui ne peut laisser indifférent quand on a soi-même vécu le deuil. Bien écrit, mêlant tristesse et humour, cette histoire touche au coeur et laisse derrière elle le souvenir des jours heureux. Même si tous les souvenirs ne sont pas heureux ...
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Minée par le chagrin, la douleur de l'absence, les regrets pour n'avoir pas suffisamment témoigné son affection pour sa mère aujourd'hui disparue, Marie-Ange Guillaume refait le parcours d'une enfance plutôt désastreuse qui fut le théâtre d'incessantes disputes parentales entre un père volage, colérique et versatile et une mère désemparée, résignée et en manque d'estime : des parents indéfectiblement liés jusqu'à la fin, même après leur séparation. Elle ressasse ses souvenirs épars, les moments partagés avec la mère autour de l'album photo, les jours de bonheur et de complicité avec le père trop souvent absent.
Cette vie familiale cabossée a nourri en elle beaucoup de rage, de colère, de ressentiment, d'amertume, curieusement davantage envers sa mère que son père. En feuilletant les carnets de sa mère, elle reconstruit leur histoire, plus heureuse qu'elle ne l'imaginait jusque là. Ces moments heureux, elle les avait oubliés, sa mère les a collectionnés et conservés pour elle, dans ce fouillis qu'elle lui laisse le soin de ranger.
L'auteure ne se résout pas à accepter l'absence définitive, retarde l'échéance, renoue le dialogue, cherche la réconciliation, lui crie son amour.
Récit intimiste, écrit dans l'urgence, teinté de désespoir, malgré des tentatives d'humour, place le lecteur dans une inconfortable position de confident.
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Le décès de sa mère conduit Marie-Ange Guillaume à écrire sur celle qui lui a donné la vie. Mais comment raconter ce dont il est difficile de se souvenir ? Aidée du journal tenu par sa mère, l'auteure explore cette mémoire de papier et réalise, entre tristesse et colère, à quel point elle a aimé cette mère avec qui elle a pourtant entretenu des relations souvent conflictuelles, et à quel point elle a été aimée par elle.
Déjà convaincue par le thème qui est incontestablement un de mes préférés dans le domaine littéraire, j'ai été séduite par le roman de Marie-Ange Guillaume dès les premières lignes tant elles débordent d'émotion : « Maintenant, avant de retrouver sa Loire, elle est entre mes mains, au fond de cette boîte que j'ouvre en tremblant. A l'intérieur, il y a un sac de toile - je ne m'y attendais pas. Je dénoue le cordon du sac et, tout en écoutant la voix étouffée qui me dit « c'est pas possible », je balance tout du haut du pont, par petites secousses, en douceur. C'est ma mère devenue poussière, c'est ma mère que le vent porte, teintée d'or dans le soleil de cinq heures en février. Et elle s'en va. » (p.10) Amour, tendresse, sensibilité sont les maîtres-mots de cet écrit. Mais le regard porté sur le passé n'est pas dénué d'humour, ce qui rend l'ensemble plus léger qu'il n'y paraît. Marie-Ange Guillaume a le recul de celles qui ont vécu. C'est, en outre, un récit qui interroge la mémoire : l'auteure reconstitue peu à peu les souvenirs d'enfance qu'elle croyait disparus à jamais et fait le ménage dans cette mémoire qui lui a fait défaut et qui ressemble « à une crise d'amnésie ». Ce qu'il y a de beau dans ce roman, c'est que cet amour que l'on voit pourtant surgir à chaque page n'est pas donné pour acquis. Il y a une part de colère dans cette disparition de la mère et on sent le poids d'un passé ambigu, entre attachement et conflit. Les quelques 180 pages qui constituent ce récit sont alors à la fois une acceptation et une réconciliation.

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«On construit un souvenir à partir d'une sensation évanescente, d'une photo perdue et, peut-être, d'une bribe d'instant réellement vécu, relégué depuis longtemps dans un flou définitif. On appelle cela la mémoire.» Et cette mémoire fait tant défaut à Marie-Ange Guillaume, auteure et narratrice de ce «Aucun souvenir à Césarée», ville israëlienne aux ruines antiques visitée dans sa jeunesse, dont elle ne garde aucune trace dans son esprit, la déclarant pourtant «inoubliable» dans une lettre adressée à sa mère.

Et de sa mère, disparue au début des années 2010, il en sera question tout au long de ce livre. Sa mère «de malheur et de colère, sa mère cassée, sa mère bâtarde, sa mère reine en son royaume, sa mère fragile et douce partie sans l'attendre, sa mère en elle si proche et incongrue», sa mère qu'elle ne pensait pas aimer mais qu'elle admire, sa mère qu'elle cherche partout une fois partie. Et grâce à sa mère, grâce à «ses cahiers, ses écrits, sa voix sur magnéto, les photos», Marie-Ange Guillaume va non seulement la faire vivre quelques temps encore, mais aussi se battre contre l'oubli, graver dans sa mémoire les souvenirs qui lui faisaient défaut, redonner de la couleur à son enfance dont elle ne se «rappellait que les choses dures et sèches, les cris, la peur, les angles des murs où elle se cogne. Où étaient les rires, les soleils et même les larmes ?». Nombreuses sont les régions du temps que Marie-Ange Guillaume a vécues sans vivre, dès son plus jeune âge, entourée de sa mère qui se sent inférieure et de son père, «tyran domestique, indéchiffrable, père à mi-temps, mystère jamais résolu, odieux, souvent cruel, mais si tendre aussi, la douceur à fleur de peau». Précieux sont donc les documents, les objets que lui ont laissés ses parents pour se souvenir de sa part oubliée.

«Aucun souvenir de Césarée» est un témoignage familial, un témoignage d'amour des siens, de cet amour que l'on a tant de mal à exprimer parfois du vivant des personnes côtoyées. Marie-Ange Guillaume, nous livre avec émotion, avec ses mots puissants, vivants, venant du coeur, un roman de réconciliation avec son père, sa mère et elle-même. Une jolie plume qui fut pour moi une belle découverte et un très bon moment de lecture.
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Lasse de ces livres exutoires, salutaires pour celui qui l'écrit mais d'un grand ennui lorsque la qualité de l'écriture ne confère pas au récit une dimension universelle.
L'écriture reste un outil très utile pour traverser une épreuve mais delà à l'appeler roman ...
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J'ai pleuré à la fin de ce roman qui se lit comme un hommage à la Mère, parfois incomprise mais toujours aimée. Un adieu qui voudrait tant n'être qu'un au-revoir, où l'enfant que la mère faisait enrager, prête ses mots à l'adulte qui la pleure désormais. Ici les souvenirs d'enfance hauts en couleurs se mêlent au chagrin du deuil, pour nous livrer une déclaration d'amour aux mères imparfaites et aux filles maladroites.
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