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Critique de gruz


gruz
29 novembre 2013
Laurent Guillaume est un ex flic des stups. Laurent Guillaume a connu le Mali dans le cadre de son expérience professionnelle. Laurent Guillaume est un écrivain surdoué.

Prenez les trois ingrédients, secouez fort (très fort) et vous obtiendrez Black cocaïne, polar survitaminé, d'une vraisemblance sans pareille.

L'auteur sait clairement de quoi il retourne. Son précédent roman qui se déroulait déjà en Afrique, « Doux comme la mort », petit bijou noir, était déjà bluffant. Ce nouveau roman l'est tout autant, mais très différent.

Rigoureusement, étonnamment, profondément marquant, vivant et bluffant.

Reprenons cette affaire point par point :

Ce polar est rigoureux dans son traitement. Parce qu'on est très loin du roman du petit blanc qui veut faire dans l'exotisme. Chaque phrase décrivant le Mali et sa société sonne vrai, intensément vrai. L'âme du pays transpire par tous les pores des mots de Laurent Guillaume. C'est brut, authentique, brûlant d'actualité et souvent loin des stéréotypes véhiculés par les médias. On ressent intensément que l'auteur aime ce pays, et c'est parce qu'il l'aime qu'il le présente sans fard, sans avoir peur de mettre en avant ses gerçures et ses crevasses.

Rigoureuse également la description de la filière de la drogue, que l'écrivain (fort de son passé aux stups) rend particulièrement vraisemblable. du travail de pro !

Ce polar est étonnant par son réalisme couplé à ce qui se fait de mieux au niveau romanesque. Une intrigue au cordeau, un récit à la première personne qui ne tombe pas dans la facilité, une puissance d'évocation du pays impressionnante et un personnage principal magnifique. Des ingrédients qu'on ne retrouve pas tous les quatre matins dans le même bol.

Ce roman est profond, par son sujet mais aussi beaucoup par la densité du personnage principal. Un homme plein de failles (rien d'original à priori), mais d'une épaisseur telle qu'à de nombreuses reprises l'auteur nous colle la chair de poule. Et il a le bon goût de ne pas négliger les personnages secondaires, sans nous noyer sous leur nombre.

Ce roman est marquant, attendez-vous à prendre des claques. Comment ne pas être marquant quand on en cumule autant. Une lecture qui reste là, présente, comme en apesanteur, devant vos yeux une fois la dernière page tournée, Une récit court (250 pages), sec et rugueux.

Ce roman est vivant, à tel point qu'il vous remue certaines fois les tripes, pour vous toucher à d'autres moment en plein coeur. le contexte veut ça, l'histoire veut ça, le personnage veut ça et l'écriture veut ça. Parce que l'écriture de Laurent Guillaume est très expressive, non dénuée d'humour et émotionnellement chargée, y compris dans les moments durs et violents (et il y en a).

Ce roman est bluffant. Est-il encore utile que j'argumente davantage ?
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