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Critique de oblo


Le Sertao est un territoire d'une rudesse sans nom. Il y fait chaud, et humide, et la terre n'appartient qu'aux grands propriétaires terriens qui, pour se défendre, engagent des mercenaires redoutables, les jagunços, qui se louent au plus offrant. La nature, comme dans toute la littérature sud-américaine, y occupe une place à part entière, devenant un personnage dans lequel les hommes se fondent, qu'ils bénissent autant qu'ils la damnent.
Long monologue, sans chapitres et presque sans dialogues, Diadorim est un effort de lecture, une longue traversée de mots et de sensations qui laisse sur la peau et dans l'âme une étrange torpeur. le lecteur y suit le parcours de Riobaldo, devenu un fazendeiro riche mais vieux. Il narre ses années de jeunesse où il fut un jagunço, où il poursuivit avec les siens le vil Hermogenes, assassin du charismatique Joca Ramiro. Au-delà de cette histoire d'hommes, où l'honneur et la violence sont des fondements essentiels de la vie en communauté, il y a la relation étrange qu'entretient Riobaldo avec Reinaldo, surnommé Diadorim (qui donne son nom au roman en français, tandis qu'en portugais, il s'intitule Grande Veredas : Sertao, célébrant davantage la nature que l'homme), relation qui oscille entre l'amitié et l'amour, mais ce sentiment est refoulé par Riobaldo. Il y a, enfin, une aura spirituelle qui entoure le récit, entretenue par le père Quelémém et le diable en personne, que Riobaldo attend toute une nuit à la croisée des chemins.
Diadorim est d'une puissance peu commune dans la littérature mondiale. Sa densité et sa richesse lexicale en font une épreuve pour le lecteur, qui en ressortira pourtant grandi. Un roman-monstre qui accable autant qu'il réjouit, et qui donne à voir de ce Brésil naissant du début du XXème siècle, à travers les fleuves puissants et des personnages aussi nombreux que différents.
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