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Critique de gruz


gruz
02 novembre 2019
En moins de quatre ans, Johana Gustawsson est devenue une auteure incontournable dans le monde du roman noir. Ce troisième roman ne fera qu'asseoir sa position, pour preuve il est sorti en langue anglaise peu avant la version française (sous le titre : Blood song). Pour un écrivain « frenchy », c'est une destinée exceptionnelle, amplement justifiée.

Si vous n'avez pas encore lu ni rencontré la lumineuse Johana, vous avez raté votre vie (de lecteur), comme dirait l'autre ;-).

Sång porte bien son nom, en version originale suédoise (chanson), comme avec son extrapolation française. Oh, je ne parle pas de roman gore, certaines scènes sont violentes mais ce n'est pas la seule raison.

Dans son formidable second thriller (Mör), les lecteurs ont rencontré le touchant personnage d'Aliénor Lindbergh, autiste Asperger analyste à Scotland Yard. La voilà touchée en plein coeur par cette nouvelle affaire.

L'occasion de réunir à nouveau le duo exceptionnel que forment l'écrivaine Alexis Castells et la profileuse Emily Roy. Des personnages de papier que Johana Gustawsson connaît maintenant sur le bout des doigts posés sur son clavier, et qui font déjà partie de l'imaginaire collectif des amateurs de romans noirs.

Autre livre, autre ambiance. Les personnages sont connus, mais l'atmosphère et le rythme sont dictés par l'endroit. La Suède n'est pas Londres. Et les réminiscences de l'Espagne de Franco encore moins…

Car oui, l'écrivaine la plus cosmopolite du paysage français aime jouer sa partition entre passé et présent, en soufflant le chaud et le froid (et pas seulement pour des raisons de différence de climat).

Sång est un thriller davantage dans la mouvance scandinave. Mais ce sentiment est régulièrement contrebalancé par la brutalité des scènes espagnoles et l'horreur des exactions durant la période franquiste.

Avec ce roman, Johana Gustawsson a mis ses tripes sur la table. Ce n'est pas la première fois, mais c'est d'autant plus prégnant. Ses origines catalanes y sont pour beaucoup, mais pas seulement…

L'écrivaine parle indirectement de ses racines, mais aussi de thématiques fortes et récurrentes. Dont celles liées aux enfants et à l'enfantement. Avec un ton qui sonne vrai, toujours avec subtilité.

C'est vrai, sentiment tout personnel, je lui ai préféré Mör, qui pour moi est presque parfait. Mais ça n'enlève rien aux très belles qualités de Sång.

L'intrigue est prenante, les rebondissements ahurissants parfois. Et puis (surtout ?), il y a ces personnages atypiques qui pour certains contrebalancent l'hyper émotion des faits par une certaine froideur. Ça rend la lecture émotivement saillante.

Des coups de scalpel au coeur, mis en valeur par la qualité de l'écriture et à l'effet accentué par ce profond sentiment de tristesse qui émane de ces pages.

Sång prouve qu'on peut rester sur une même ligne tout en se renouvelant. Ambiance différente, mais émotions fortes garanties. Johana Gustawsson écrit du noir, mais surtout de l'humain.
Lien : https://gruznamur.com/2019/1..
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