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Critique de Miss_Blandish


Pour démarrer la critique de mon livre de plage préféré cet été – La muse rouge de Véronique de Haas -, je laisserai mon plaisir s'exprimer et mon enthousiasme éclater.
Ce policier a pour décorum le Paris de 1920. Les personnages principaux sont des flics de la brigade criminelle du 36 Quai des Orfèvres, anciens combattants de la « der des ders ». le contexte historique revêt une grande importance dans ce roman : c'est celui de l'immédiate après-Guerre, alors que les mouvements sociaux contestataires et les forces conservatrices s'intensifient, s'organisent et se radicalisent dans la capitale. le terreau de la reconstruction étant encore meuble, hommes de pouvoir, affairistes, ouvriers, prostituées et miséreux n'entrent pas dans le jeu avec les mêmes chances de s'en sortir.
Véronique de Haas fonde son récit sur un travail historique et anthropologique robuste. Elle parvient à lui adjoindre une maîtrise du suspense spécifique au genre policier. On renifle les effluves des abattoirs de la Villette, l'odeur du sang et de la crasse. On traverse les salons feutrés des hôtels particuliers de la haute bourgeoisie. On danse dans les cabarets et les bouges infâmes. On s'enfuit en suivant les voies ferrées et les murs des cimetières…
Parlons à présent du style littéraire de Véronique de Haas, de son écriture. J'ai vu ici et là que le vocabulaire argotique de l'époque pouvait gêner la fluidité de la lecture. Cela n'est pas mon cas. J'ai adoré la lire parce qu'elle ne cherche pas à en mettre plein la vue. La simplicité de son style le rend moderne, sans sacrifier à la richesse et à la musicalité si particulièrement subtile de notre langue.
Il lui arrive même de s'amuser avec nous : j'ai relevé le terme « superfétatoire » qui m'a fait sourire au détour d'une phrase.
Alors, comment expliquer le choix par Fayard d'un format de poche modeste pour cette édition ? Alors que l'ouvrage a remporté le Prix du quai des orfèvres 2022 et qu'il est juste formidable ?
Comment interpréter l'indication dans la quatrième de couverture à propos de l'autrice : « Mère de quatre enfants et professeure de lettres pendant quarante ans (…) ». Est-ce qu'on préciserait de Jean-Christophe Ruffin qu'il est père de x enfants sous le résumé de ses romans ?
Donc voilà, je me rebiffe pour Véronique de Haas, autrice définitivement géniale à mes yeux !
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