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Critique de colimasson


Gérard Haddad, d'abord « technicien reconnu de la culture du riz comme arme contre la faim dans le monde », mari et père de famille, commence une analyse avec Jacques Lacan peu avant ses trente ans, loin de se douter des répercussions que cette décision aurait sur le reste de son existence. Il abandonnera son emploi d'ingénieur pour entreprendre des études en médecine, se formant parallèlement à la psychanalyse et à la psychiatrie, mais surtout il subira un « bouleversement idéologique total dont les manifestations externes sont l'étude de l'hébreu, des passages en école talmudique, quelques bonnes années de séjour en Israël et le retour au lieu de ma naissance subjective, le judaïsme. » La thèse de médecine qu'écrira Gérard Haddad sera d'ailleurs pleinement imprégnée des influences de cette tradition. Il la publiera plus tard sous le titre de « Manger le Livre » : « il y a du texte juif dans les coulisses de la psychanalyse. Pas du texte kabbalistique, ésotérique, fascinant de mystère, mais du trivial texte talmudique, maïmonidien, ancêtre du discours des Lumières. »


Gérard Haddad ne se consacre toutefois pas à ce thème dans cet essai. Il cherche plutôt à nous décrire ce que pouvait être une séance avec Lacan, jour après jour, année après année, dans sa manière de procéder, dans ses répliques, dans ses postures, dans ses agacements et dans ses enthousiasmes, et ce jusqu'à la dissolution de l'EPF et jusqu'à sa mort.


Ce récit permet une découverte aisée de l'enseignement lacanien, Gérard Haddad ayant progressivement intégré une certaine approche de ses notions, en lien avec son parcours dans l'analyse et la trajectoire de son existence. Il restitue la limpidité originelle de cet enseignement psychanalytique qui ne semble complexe que des mots dont il use, inscrits pourtant dans leur généalogie propre, et des tournures qu'il ose, Haddad employant quant à lui une langue simple, loin des imitations ratées du style lacanien dont pâtit souvent son héritage.
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