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Critique de LambertValerie


" Qui d'autre que les poètes et les raconteurs d'histoires saura transmettre la mémoire de notre terre perdue ? Eux seuls pourront restituer à nos enfants la haute mélancolie du shtetl ."

Hubert Haddad est exactement le chantre de ces paroles. Grâce à une qualité d'écriture poétique mais aussi fantasmagorée, il nous emmène, nous transporte dans cet univers qui permet à la mémoire de subsister.
Le roman relate l'histoire du ghetto de Lodz, l'une des premières grandes villes polonaises à connaître l'enferment du ghetto. Fait ironique ou désolant, ce ghetto survivra presque jusqu'à la fin de la guerre grâce à Chaïm Rumkowski qui pour "sauver son peuple" les fera travailler sans répit pour fournir aux Allemands tout ce qui leur était nécessaire.
Polémique ou pas, ce qui m'a touché dans ce roman, c'est ce grand souffle d'espoir que portent les " condamnés" du ghetto. En s'accrochant à faire vivre toute la culture yiddish de leurs shetls envers et contre tout.
La littérature sauve les âmes, la culture peut être une carapace qui protège des horreurs et bassesses d'un monde en folie.
Les personnages de papier créés par Hubert Haddad sont très attachants comme ce jumeau qui survit seul dans cet univers broyé. Il apprend l'art d'être marionnettiste et cela lui permet de faire revivre son frère.
Certaines phrases culminent dans l'horreur toutes réelles de ce cauchemar des ghettos.
"Le Reich en déroute devait gagner coûte que coûte la seule bataille qui lui importait encore : l'anéantissement du peuple juif."
Hubert Haddad malgré tout sait nous parler de la résistance qui s'organise dans ce ghetto de Lodz, des lueurs d'espoir qui nous ont penser que rien n'est jamais complètement mort.
C'est justement cette mémoire qui transmet cet héritage au monde qui suivra ce chaos.

Un livre remarquable, une écriture qui nous touche le coeur, une histoire universelle.
"Le ciel nocturne s'est déchiré sur des milliers de pointes étincelantes. Chacune est un soleil tourné vers l'au-delà. Des larmes aux yeux, Rebecca marmonne la prière des endeuillés."

BOULEVERSANT !
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