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Critique de Baldrico


Cela avait pourtant bien commencé.
Pendant toute la première partie du livre, écrite à la première personne, nous suivons un homme qui devient SDF, vit dans sa voiture, et s'installe dans une vie en marge. Petit à petit, il est attiré par des signes étranges, qui laissent penser qu'une insurrection se prépare. C'est bien écrit, bien amené. Je me suis laissé aller au parcours du personnage.
Et puis patatras! vient la deuxième partie et sa logorrhée insurrectionnelle, indigeste et peu crédible. Être sans-papiers devient une revendication, qui permettrait de faire trembler la société capitaliste. Tous les exclus se rassemblent pour transformer leur exclusion en affirmation. Et on mâtine cela d'un peu de mythologie africaine.
On a l'impression que l'auteur laisse libre cours à ses fantasmes, révolutionnaires comme sexuels. "Société tu m'auras pas": c'est du ressassé, entendu cent fois. Et surtout cela me paraît un contre-sens complet. Comment imaginer que les immigrants sans-papiers sont venus faire la révolution en Europe? Il me paraît évident que leur but est avant tout de trouver une place dans la société européenne pas de la subvertir. Il me paraît même un peu indécent d'utiliser les injustices et les épreuves terribles subies par les migrants pour donner l'idée d'une insurrection qui a tous les traits de fantasmes post-soixante-huitards. En tout cas, j'ai trouvé que cela sonnait tout à fait faux. Je crois qu'il ne manque pas de bons livres sur les réalités de l'immigration. C'est sans doute de ce côté qu'il vaut mieux se tourner.
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