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sur 167 notes
L'antihéros, chômeur SDF, devenu Renard Pâle du roman dérangeant Les renards pâles de Yannick Haenel, prend la parole pour évoquer sa vie, sa solitude, son vide intérieur, son désoeuvrement, son "choix suicide", sa dégringolade et sa descente aux enfers dans une Rue de Chine toute parisienne.
Mais qu'est-ce qu'un Renard pâle? C'est ici un groupe de sans papiers masqués dont la figure emblématique est (le renard pâle) Dieu anarchiste des Dogons du Mali, qui défie la France prêt à mettre le feu aux poudres. C'est "la communauté de l'absence de limites" prête à une nouvelle révolution.
Yannick Haenel (romancier qui a reçu le prix du roman FNAC et le prix Interallié pour Jean Karski en 2009) touche ici au douloureux problème de l'exclusion des marginaux. D'un côté ils s'excluent tout seuls refusant d'être assistés, d'un autre ils gênent une société qui les rejette.
De nombreuses références à la pièce de Beckett En attendant Godot, posent le problème de l'identité et du sens de la vie.
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Chômage, loyers en retard, expulsion. Cet homme se retrouve à la rue, s'abrite dans une voiture, mais il le vit comme une émancipation.

D'une manière générale, ceux qui expriment leur pessimisme sur la société occidentale m'intéressent, sauf les petits malins qui s'engouffrent dans la brèche pour recruter côté 'droite de la droite'.
Loupé, ici : ce discours en faveur des laissés pour compte m'a plus souvent hérissée que convaincue.
On subit les considérations geignardes et hargneuses d'un poseur qui se veut "artistiquement" marginal, et ses br@nlettes intello-socio-politico-poético-philosophiques.

Ouvrage prétentieux, pénible, globalement imbuvable.

Je ne me décourage pas et compte toujours découvrir 'Jan Karski' de cet auteur.
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Cela avait pourtant bien commencé.
Pendant toute la première partie du livre, écrite à la première personne, nous suivons un homme qui devient SDF, vit dans sa voiture, et s'installe dans une vie en marge. Petit à petit, il est attiré par des signes étranges, qui laissent penser qu'une insurrection se prépare. C'est bien écrit, bien amené. Je me suis laissé aller au parcours du personnage.
Et puis patatras! vient la deuxième partie et sa logorrhée insurrectionnelle, indigeste et peu crédible. Être sans-papiers devient une revendication, qui permettrait de faire trembler la société capitaliste. Tous les exclus se rassemblent pour transformer leur exclusion en affirmation. Et on mâtine cela d'un peu de mythologie africaine.
On a l'impression que l'auteur laisse libre cours à ses fantasmes, révolutionnaires comme sexuels. "Société tu m'auras pas": c'est du ressassé, entendu cent fois. Et surtout cela me paraît un contre-sens complet. Comment imaginer que les immigrants sans-papiers sont venus faire la révolution en Europe? Il me paraît évident que leur but est avant tout de trouver une place dans la société européenne pas de la subvertir. Il me paraît même un peu indécent d'utiliser les injustices et les épreuves terribles subies par les migrants pour donner l'idée d'une insurrection qui a tous les traits de fantasmes post-soixante-huitards. En tout cas, j'ai trouvé que cela sonnait tout à fait faux. Je crois qu'il ne manque pas de bons livres sur les réalités de l'immigration. C'est sans doute de ce côté qu'il vaut mieux se tourner.
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Après le cercle, roman décevant, Yannick Haenel récidive avec Les Renards pâles. A noter au passage mon absence de rancune envers les romanciers, et c'est donc sans arrière-pensée que je me suis mis à la lecture de ce nouveau livre.
Les Renards pâles est un roman en deux parties. Comme dans le cercle, Haenel nous entraine sur les traces d'un anti-héros en rupture avec la société. Ayant élu domicile dans la voiture d'un ami, après avoir été viré de son meublé pour loyers impayés, il s'organise une vie où l'impression de liberté prend tout à coup une place prépondérante, jusqu'à le mener dans une sorte d'extase. Les belles journées de printemps, la piscine municipale pour la toilette, les rencontres au bistrot, quelques soirées bien arrosées et nous voici sur les traces d'Alexandre le bienheureux. Jusqu'au jour où il croise les Renards pâles, c'est alors que tout bascule.
La seconde partie est plus confuse et sous la forme d'un plaidoyer contre l'exploitation des sans-papiers, auquel on ne peut être insensible, Haenel s'engage dans des délires révolutionnaires où, sous quelques vérités bien assénées, il noie hélas son lecteur dans un désordre de phrases qui se voudraient perturbantes, et qui en définitive, à vouloir trop dénoncer, n'ont plus rien de cohérentes.
Bref un second échec, pour cet auteur mais à qui je met une meilleure note qu'au précédent ouvrage, surtout pour la première partie et quelques réflexions bien senties sur notre société.


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Comme toujours chez Haenel, un plan audacieux: on pose le problème en plusieurs petits chapitres courts, puis on développe d'un seul et long trait. Comme dans une Révolution, où plusieurs petits incidents donnent naissance à un grand souffle dévastateur et fondateur. Et ça tombe bien, puisque c'est de Révolution qu'il s'agit, celle que vous ne voyez pas, que vous n'entendez pas, et qui a pour catalyseur l'extrême pauvreté, le sort des sans-papiers en France, la mort de deux immigrés; Et tout s'embrase, vos voitures brûlent, dans cette société qui ne voit plus, qui n'entend plus, et dont la devise est devenue, selon Haenel: 'Surdité, surdité, surdité". Les émeutes de 2005 seraient-elles déjà oubliées? Attention, tout peut s'embraser à nouveau, se dit-on en lisant ce magnifique roman qui, après 'Cercle' et 'Jan Karski' consacre Haenel comme un des grands auteurs actuels. Une ode aux vertus sacrées de l'Afrique, une peinture sobre des désenchantements de notre société, la vie telle que vous ne la voyez pas, celle des sans-abris, des expulsés, des privés de tout. Les Renars Pa^les auraient mérité une consécration dans les Prix Littéraires de l'automne, comme d'ailleurs l'autre oublié des récompenses: Tritan Garcia avec son Faber qui traite de la même thématique. Décidément, les jurys n'aiment pas trop la contestation de nos jours....
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Aiaiaiai... Un début intéressant. Un homme expulsé de son meublé pour faute de payement. Jusque là, c'est intéressant. Puis le narrateur, mu par une joie souvent bébête, glisse dans l'alcool et se lie d'amitié avec des artistes drogués des déchets et des animaux tués. Se référant à Becket et probablement à Hermann Hesse, il n'y a pour moi plus la moindre subtilité dans tout ce livre. C'est le but ? Probablement, qui lui aussi a voulu nous donner un art du déchet... Une révolution s'impose, mais il faut qu'elle soit plus subtile. Plus littéraire. Il ne suffit pas de mettre tous les exclus de la société ensemble, de leur donner des masques et voilà. Raté. J'ai fini par ne lire que quelques phrases par page, pour en sortir le plus vite possible.
Il faut de tout pour faire un monde.
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Je l'ai lu sur recommandation d'une amie libraire.
J'ai vraiment essayé. J'ai tenu 50 pages avant de le ranger et de l'abandonner en disant : "C'est vraiment trop chiant". Je n'ai pas aimé l'écriture, j'ai buté dessus, je n'y suis jamais entrée. Je ne sais toujours pas qui sont les renards pâles, je n'ai jamais pu les rencontrer. Il y a quelques belles phrases qui font naître de belles images. Mais ce n'est pas suffisant. Dommage.
(Attention, cet avis n'engage que moi. Mon jugement est tout ce qu'il y a de subjectif. Mon amie l'a aimé, ce roman.)
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D'un homme qui se replie dans sa voiture à l'embrasement de Paris, ce roman couve une révolte. Il cherche à échapper à la tyrannie d'un monde qui contrôle tout. le récit passe de l'individuel au collectif. Tout d'abord, c'est la solitude qui ouvre un monde nouveau, des sensations réelles, une liberté qui échappe au travail, au logement, à l'argent. Puis des signes mystérieux viennent donner du sens à la vie errante : des inscriptions sur les murs, "La société n'existe pas", "La France, c'est le crime", un étrange dessin (poisson, renard, dieu?), des rencontres, la reine de Pologne qui jette un livre dans une piscine, des éboueurs maliens, un pied de clochard échappant des poubelles. La deuxième partie oublie tous ces noms, elle vêt de masques la révolution, elle fout le feu aux papiers d'identité et aux voitures, elle invente un espoir noir dans un monde qui ne survit qu'en écrasant ses déchets humains. Cette révolte est-elle possible? le roman permet de la rêver, étape nécessaire avant le réveil.
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Un jour, le jour des élections présidentielles, il est contraint de quitter son appartement dont il ne payait plus le loyer depuis des mois. Chômeur, reclus, il commence à vivre dans sa voiture. Peu à peu, il se détache de sa vie d'avant et se marginalise.

Pas d'adresse, pas de téléphone, il n'existe plus. Il entre alors, excité et plein de rêves, dans une nouvelle vie, celle qu'il appelle « l'intervalle ». Il parcourt le XXe arrondissement de Paris où il rencontre des gens, des artistes, des signes, qui peu à peu, forment un tout, forment l'envers de la société.

Des voix fusent. Ce nouveau président qui fustige les chômeurs et les « assistés », fait partie d'un système qu'il rejette. La vacuité de la politique, l'inutilité du vote, la réflexion sur le travail qui asservit l'homme, toutes ces pensées tournent autour de lui jusqu'à ce qu'il les assemble pour raconter l'histoire des Renards pâles...

Les Renards pâles, ceux qui soulèvent Paris. Ce « nous », ceux qui marchent vers l'effondrement de la société, qui s'adresse à ce « vous », vous qui n'entendez pas, qui ne voyez pas, qui vous prend à parti, qui met mal à l'aise.

Les Renards pâles, ceux qui amènent la révolution, ceux qui entendent les voix, guidés par la mémoire collective, portés par les révoltes passées, écrasées et tues, comme la Commune de Paris, en France et dans les colonies.
[...]

Yannick Haenel livre un texte politique et lyrique, mais trop lyrique, trop poétique, jusqu'à devenir abstrait, ce qui atténue la force politique de ce texte. Car si la politique est remise en cause, ce texte est néanmoins politique en ce sens que toute action ou non-action est un geste politique.

Ce texte est étrange à appréhender, notamment parce qu'il est scindé en deux parties liées mais dont le ton est différent. D'autre part, les signes qui ont mené à la révolte sont un peu déjà vus ; les masques, le Père Lachaise, la Commune de Paris, le SDF broyé dans le camion-poubelle des éboueurs... Enfin, l'idée est noble et forte, mais l'emploi du « vous », accusateur, place davantage le lecteur du côté de ceux qui ont intégré la société sourde. le « nous » fédérateur de ceux qui rejettent le système ne résonne pas pour le lecteur. Les frissons d'une révolution telle qu'on la rêverait, qui enflammerait Paris, la ville des pouvoirs et des inégalités par excellence, ne sont pas au rendez-vous.

L'intégralité de la critique sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/les-renards-pales-yannick-haenel-a100703753
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Cela faisait un moment que je voulais lire "Les renards pâles" de Yannick Haenel. J'ai donc sauté sur l'occasion la semaine passée.
Que dire de ce roman?
Deux parties: une première haletante et passionnante, une seconde très politique et bien moins intéressante selon moi.
La première partie est structurée en courts chapitres qui permettent au lecteur de rapidement s'immerger dans l'histoire. L'utilisation du "je" est très bien pensé.
La deuxième partie est un "plaidoyer politique" sur les sans-papier et plus généralement la vie aujourd'hui avec ses difficultés.
Le style est agréable, poétique par moment, vulgaire (pardon moderne devrais je dire) à d'autres. Mais je n'ai pas compris le passage du je de la première partie au nous de la seconde. On se perd dans le "combat" mené par le "je" de la première partie.
Cela devient touffu et surtout compliqué, donc incompréhensible pour moi.
Cela partait pourtant si bien... J'aurai du m'arrêter à la fin de la 1ere partie.
3 étoiles et je recommande quand même car ce mélange libertaire-romanesque est rare, donc intéressant à lire.
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