D'un homme qui se replie dans sa voiture à l'embrasement de Paris, ce roman couve une révolte. Il cherche à échapper à la tyrannie d'un monde qui contrôle tout. le récit passe de l'individuel au collectif. Tout d'abord, c'est la solitude qui ouvre un monde nouveau, des sensations réelles, une liberté qui échappe au travail, au logement, à l'argent. Puis des signes mystérieux viennent donner du sens à la vie errante : des inscriptions sur les murs, "La société n'existe pas", "La France, c'est le crime", un étrange dessin (poisson, renard, dieu?), des rencontres, la reine de Pologne qui jette un livre dans une piscine, des éboueurs maliens, un pied de clochard échappant des poubelles. La deuxième partie oublie tous ces noms, elle vêt de masques la révolution, elle fout le feu aux papiers d'identité et aux voitures, elle invente un espoir noir dans un monde qui ne survit qu'en écrasant ses déchets humains. Cette révolte est-elle possible? le roman permet de la rêver, étape nécessaire avant le réveil.
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