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Critique de Tancrede50



J'ai commandé ce livre par hasard, parce que je ne connaissais pas cette auteure islandaise. J'en ai entamé la lecture sans en attendre grand chose, et j'ai reçu un grand coup dans l'estomac. Attention chef d'oeuvre!
La lectrice disparue est un roman riche, facile à lire, à la fois thriller, drame psychologique et essai sur l'écriture. Il analyse avec finesse et délicatesse, les relations au sein d'une famille recomposée, Julia et Ragnheidur, Edda et Einar leurs enfants majeurs, nés du même père. La psychologie des protagonistes y est particulièrement bien décrite.


Edda vient d'accoucher et soudain elle disparait, abandonnant son bébé. On apprend qu'elle a pris l'avion pour New York. Son demi frère, Einar part à sa recherche. Mais est-elle toujours vivante? Pourquoi est-elle partie à New York? Comment pourra-t-il la retrouver au milieu des 25 millions d'habitants de la grosse pomme? Alors commence un étrange jeu de piste dirigé par Edda à l'intention de son demi frère. On y découvre aussi bien Inanna - déesse sumérienne - que le Phèdre de Platon. Pourquoi ce jeu de piste autour du thème de l'écriture?


Peut être parce que l'écrit et la lecture sont au coeur des relations entre Edda et Einar. Einar est dyslexique. Jeune il a eu beaucoup de mal à apprendre à lire. Edda l'a aidé. Edda, elle, est hyperlexique, à la limite de l'autisme. Ce qui peut être un avantage - facilité de lecture et de mémorisation - peut devenir rapidement un handicap avec une difficulté d'intégration dans la vie sociale. Est ce qu'Edda en a eu assez de ce handicap? Mais que peut-elle faire? Au passage, j'ai découvert ce qu'était l'hyperlexie.


Finalement ce qui m'a le plus intéressé dans ce roman passionnant de bout en bout, c'est la réflexion sur l'impact de l'écrit dans une civilisation. Les Gaulois n'ont laissé quasiment aucun écrit. A l'opposé, les Sumériens, quatre millénaire avant les Gaulois, ont inventé la première langue écrite au monde. Mais l'écrit n'a pas toujours été une bonne chose pour les hommes, et il commence en ce moment à s'effacer au profit de la parole (enceinte connectée) ou du pictogramme (emoji). La thèse soutenue par l'un des personnages de ce roman est que l'écrit disparaitra totalement dans un demi siècle et que ce sera un bienfait, nous rendant plus près des autres et de la nature. Pourquoi pas? En tout cas c'est un thème que je n'avais encore jamais rencontré. Un thriller qui fait réfléchir. Retenez le nom de l'auteure: Sigridur Hagalin Björnsdottir.
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