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Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9782330186425
352 pages
Actes Sud (03/01/2024)
3.75/5   117 notes
Résumé :
Edda, une jeune Islandaise, disparaît un beau matin, abandonnant son mari et leur bébé. Quand la police découvre qu'elle s'est rendue à New York, son frère Einar part à sa recherche.
Ce sauveteur chevronné a l'habitude de pister des disparus, mais il évolue cette fois-ci dans un environnement étranger et sa dyslexie ne facilite pas sa tâche. Peu à peu il comprend que la disparition de sa soeur est liée à sa vieille obsession pour les textes et que la clé pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Traduit de l'islandais par Eric Boury

Ce livre était sur l'étagère des nouveautés à la bibliothèque. Mon oeil fut immédiatement attiré par la couverture, magnifique avec ce ciel étoilé en miroir. la petite fille, plantée devant une serrure trop haute pour elle m'a fait penser à "Alice au pays des merveilles". Quand j'ai vu le titre avec le mot magique "lectrice", je l'ai aussitôt emprunté sans même lire la quatrième de couverture.
Edda et Einar sont frère et soeur, enfin presque...
Et aussi différents que possible.
Edda est une enfant précoce, qui a appris à lire seule, atteinte d'hyperlexie, qui n'a pas d'ami, qui est vraisemblablement autiste.
Einar a de grosses difficultés d'apprentissage de la lecture, il est dyslexique, il déteste l'école, il a plein d'amis.
Soudain, tout change.
Edda devient une "adolescente normale", puis elle devient une influenceuse reconnue, puis elle se marie, puis elle a un enfant, puis elle disparaît. Pourquoi ? Tout le monde se pose la question.
Einar quitte l'école pour partir retrouver son père, puis part pêcher en mer, puis, à la demande de la famille part à la recherche d'Edda.
Le roman policier bascule peu à peu vers l'ésotérisme.
Un très agréable moment de lecture.

Commenter  J’apprécie          390
C'est d'abord la page couverture qui a attiré mon oeil … Une petite Alice (au pays des merveilles) regardant une serrure dans un ciel étoilé. Ensuite le format était particulier. Plus large que d'habitude. Je croyais que ce livre avait une note fantastique …. mais, pas vraiment. Ce qui n'a pas empêché mon plaisir de lecture.

La lectrice disparue” c'est Edda. Une jeune femme qui vient d'accoucher et quitte mari, bébé, mères, frère et pays … sans laisser de raisons à son départ … Une femme qui, enfant et adolescente, vivait dans et à travers ses livres. N'ayant pas de réels communications avec quiconque autre que son frère Einar. C'est donc lui qui ira à sa recherche … à New York chercher la clé pour la retrouver.

Un roman prenant et très particulier car … il se cache beaucoup de philosophie dans cette histoire. On se pose la question de l'importance de la lecture, de l'écriture, de ce que leurs avènement ont fait à l'homme, à son cerveau …. Ça semble indigeste mais pas du tout. L'auteure a su intégrer cela avec finesse. Je me dois de vous conseiller ce roman ... malgré une fin qui me paraît un peu précipitée.
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Bravo !
Formidable !
L'écriture tourbillonnante de Sigridur Hagalin Björnsdottir m'a happé dans un récit peuplé d' êtres étranges, pressés de creuser leur existence dans un monde changeant.
Edda, la soeur; Einar, le frère, ont deux mères et un géniteur, pas un père, un semeur de sperme. Les jeunes femmes assurent ensemble, couveuses de deux enfants, unis comme les deux faces d'une même pièce.
Nous suivons Einar et Edda, fil rouge d'un roman allégorique, tramé de poésie et de réalisme magique. Cette élégance de style ne dispense pas de réflexions sur l'avenir digitalisé et sur la pérennité de la lecture et de l'écriture.
Le ton singulier détonne. L'auteure laboure ou bine de nombreux champs : psychologie, intimité fraternelle, autisme, neurosciences, linguistique, courage féminin, lâcheté masculine, prospective. Elle réussit le tour de force de concilier habileté narrative (construction sur trois époques) et questionnements contemporains en conservant une langue fluide et directe, à l'inverse de Siri Hustvedt, trop intellectuelle.
Ce livre de grande facture offre également une place de choix à la nature, grise ou bleue, décrite en accord majeur d'un périple mémorable et émouvant.
Dire que j'ai aimé, c' est peu dire.

P.S. Sigríður & son mari, Jón Kalman Stefánsson (dont j'ai lu le magnifique Lumière d'été, puis vient la nuit viennent de publier un livre le même jour. de belles joies en perspective pour le couple d'écrivains.
Commenter  J’apprécie          2011
Le titre couplé à l'illustration de la couverture m'a poussée à supposer qu'il s'agissait là d'un thriller, une enquête, avec une forme de suspens.

Ce n'est pourtant pas ainsi que débute ce roman islandais, très agréable et fluide. Deux époques vont alterner, les retours dans le passé des années 1990 permettant classiquement d'éclairer les évènements présents.

Edda, blogueuse hyper connectée, vivant à Reykjavik, mariée et visiblement heureuse en couple, s'avère être cette lectrice qui va se volatiliser, laissant sa famille à sa consternation et son inquiétude car elle laisse derrière elle un nourrisson de trois jours.
À partir de cet événement, vont se relayer deux récits, l'un contemporain narrant la recherche d'Edda par son frère Einar, suivant sa piste jusqu'au Etats-Unis; l'autre visitant le passé de cette famille atypique.

J'ai très clairement préféré la première partie de ce roman, nous rapportant la rencontre de la jeune Júlía avec un Orlygur plus âgé, "fils à papa" entretenu, irresponsable et volage, exerçant ses "talents" dans le cinéma, et accomplissant l'exploit de laisser derrière lui deux femmes enceintes, dont Júlía. La seconde, Ragneiður, désespérée, finira par trouver refuge auprès de Júlía. Portant les deux enfants d'un même homme, Edda et Einar donc, elles organisent une vie familiale autour de ce gynécée.

J'ai pris plaisir à entrer dans la vie de ces personnages, les voir trouver un équilibre au-delà d'une situation hasardeuse et inhabituelle, apprécier l'amitié se nouant entre les deux mères. Les caractères des deux mamans sont très différents et même s'il ne s'agit pas d'une histoire d'amour au sens classique, l'auteur sait retracer avec finesse la naissance d'un "couple", d'une association de deux mamans avec ses déséquilibres, ses frustrations, tissage de ressentiments parfois mais aussi de solidarité et de complicité.

C'est dans cette cellule féminine que grandiront Edda et Einar. Là aussi, j'ai suivi l'auteur qui met en exergue deux personnalités bien différentes voire antagonistes. Einar est un petit bonhomme très dépendant de sa soeur (demi-soeur si vous avez bien suivi !), complexé par sa dyslexie et donc évoluant au début sous la coupe de sa soeur, puis avec l'âge s'épanouissant dans les jeux d'extérieur et son rapport aux autres. Edda, petite fille plutôt introvertie s'entoure, elle, de livres et trouve une forme de bonheur dans la lecture compulsive, atteinte à l'inverse de son frère d'hyperlexie. Elle maintient un lien étroit avec ce dernier à travers les mots : ceux des histoires qu'elle lui invente ou lui lit, lui qui est privé de ce plaisir.
Leur chemin finiront par se séparer, du fait d'événements respectifs qui constitueront des blessures intimes et obligeront chacun à trouver des voies de résilience.

Voilà le moment de bascule du roman. Si j'ai beaucoup apprécié la narration relative aux vies de ces personnages, j'ai bien moins adhéré à la tournure que prend le récit suite à la disparition d'Edda.
Dans un premier temps, il y a quelques incohérences ou facilités qui tranchent avec le début du roman. Einar trouve avec une aisance éhontée les indices le mettant sur la piste d'Edda. Il se retrouve dans un New York survolté mais n'est nullement gêné par la pratique de l'anglais, lui, Islandais travaillant dans la nature, qui avait donc de grosses difficultés scolaires !

Si la première partie du roman est empreinte de réalisme, la seconde s'apparente à un conte naïf... Quant à la cause du départ d'Edda, sans trop en dévoiler (car on est censé là aborder le noeud de cette "enquête"), si le thème du rôle de l'écrit dans notre société, (s'opposant ici à l'oralité), est passionnant, il est traité trop légèrement. Il y avait là matière à creuser et investir un peu plus ce sujet, en s'appuyant sur des recherches solides. Citer Platon, Socrate et Lévi-Strauss ne sauvera pas un suspens écorné.

Sigríður Hagalín Björnsdóttir a, pour moi, posé les bases d'un très joli roman, empreint de délicatesse et de finesse et a décidé de changer de registre, pensant conférer du suspens à un thriller qui n'en est pas un. C'est un soufflé qui tombe à plat.
Commenter  J’apprécie          113
Ce roman fait alterner des narrations sur plusieurs époques : au présent un frère qui recherche sa soeur, au passé l'histoire de leurs parents, et il y a même des courriers. le début du roman raconte la rencontre de Julia avec un homme plus âgé, peu mature, volage. Julia tombe enceinte puis découvre qu'il y a une deuxième femme, Ragneidur, dans la vie de cet homme, et enceinte elle-aussi. Elles organisent alors leur vie ensemble, seules avec leurs deux enfants, formant une sorte de famille inhabituelle. Il ne s'agit pas d'un couple au sens ordinaire, mais plutôt d'une communauté de vie entre deux femmes très différentes dans leurs goûts et leurs caractères. Elles élèvent ensemble leurs deux enfants pour qui elles sont deux mamans. Les enfants sont encore plus dissemblables : Edda, hyperlexique, est mal à l'aise avec les autres jusqu'à ce qu'elle découvre les réseaux sociaux et devienne une star du web, et Einar, dyslexique, si mal à l'aise avec les mots qu'il s'est réfugié dans la nature où il peut travailler sans recourir à l'écrit. Dans leur enfance Einar vivait avec les histoires racontées ou lues par sa soeur, tandis que celle-ci vivait dans les histoires qu'elle lisait. C'est peu dire que la lecture est au centre du roman. La première partie, dans laquelle on fait connaissance avec ces protagonistes et leur histoire est très agréable à lire, la naissance de cette drôle de famille est très intéressante à suivre. Par contre avec la suite, quand Edda disparaît et que son frère part à sa recherche en suivant les maigres indices qu'elle a semés, j'ai un peu décroché. Il trouve les indices de façon trop facile, à New-York il n'a aucune difficulté alors qu'il est improbable qu'il se débrouille en anglais. J'ai été intéressé par la réflexion sur le rôle et le poids de l'écrit, tant à travers l'histoire que dans les évolutions récentes. Mais je n'ai pas trouvé cela très abouti et affirmer que l'écriture commence actuellement à s'effacer au profit de la parole (enceinte connectée) ou du pictogramme (emoji), c'est oublier les SMS qui sont l'effacement de l'appel téléphonique. Quand à l'idée soutenue par un des personnages que l'écrit va disparaître d'ici un demi siècle et que ce sera un bienfait, parce que nous serons plus proches des autres et de la nature, ça fait un peu utopie de bisounours. En bref, un roman qui m'a bien plu pendant la lecture, mais dont la fin, un peu trop plate, m'a déçue.
Commenter  J’apprécie          160


critiques presse (1)
Liberation
23 novembre 2020
La Lectrice disparue est un beau roman, singulier, polymorphe, inquiétant, et parfois cru et drôle.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (111) Voir plus Ajouter une citation
Nous assistons actuellement à l'agonie du livre, répond le vieux professeur avec un sourire triste. La lecture est en recul que ça nous plaise ou non. Nous sommes témoins de la plus importante révolution intellectuelle depuis l'invention de l'imprimerie qui a permis aux gens du commun il y a presque six siècles d'accéder à l'écrit. Le moment est venu depuis longtemps de tourner la page.
P 241
Commenter  J’apprécie          120
" Justement, le temps est une drôle de créature. Il semble avancer et s'écouler en formant un courant linéaire et continu, mais en réalité, il s'enroule sur lui-même, rebondit par moments sur les pierres plates d'une rivière, se suspend et reprend haleine dans les abîmes tranquilles, pourrit dans les bourbiers puis se jette du haut des falaises en cascades affolées. Parfois, on ditait qu'il refuse de se conformer aux lois de la physique et qu'il recule, en quête de son origine."
p.19
Commenter  J’apprécie          70
Cette photo glissée dans un vieux recueil de poèmes a sans doute servi de marque-pages. Je la retrouve par terre dans notre ancienne chambre, on l'a oubliée dans le déménagement, la poussière s'y est déposée, elle s'est gonflée sous l'effet du froid et de l'humidité qui, comme la nostalgie, envahissent les maisons désertes que plus personne ne chauffe.
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Einar scrute les lieux baignés d'une douce lumière et il sait, il est certain que sa sœur est venue ici, sa présence flotte encore dans l'air bien qu'elle soit en train de s'estomper comme l'odeur du café qu'on vient de boire, ou les rides sur les eaux tranquilles d'une rivière après qu'on y a jeté sa ligne.
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Platon a écrit des dialogues centrés sur les thèmes de l’amour et de la rhétorique entre un certain Phèdre et Socrate. Ce texte, dont le titre islandais serait Fædros , n’a jamais été traduit dans notre langue, Einar en lit difficilement quelques lignes sur un site en anglais, mais ne tarde pas à renoncer, il y est avant tout question de relations sexuelles avec des éphèbes. Il n’a jamais vraiment compris l’intérêt ni le but de la philosophie. L’autre personnage prénommé Phèdre se trouve dans un roman intitulé Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes . Dans ce livre-là, il est philosophe, il enseigne à l’université, il perd la raison et sa personnalité se transforme complètement après un traitement par électrochocs. Einar appelle Júlía. Elle a le Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes dans sa bibliothèque. C’est ta mère qui m’avait offert ce livre pour Noël, peu après notre rencontre, dit-elle. À l’époque, ce roman était redevenu à la mode, je l’ai lu après avoir accouché d’Edda. Tu crois qu’elle l’a lu, elle aussi ? Je suppose. Elle lisait tout. À une époque, elle dévorait tous les ouvrages de philosophie qui lui tombaient sous la main. Le Monde de Sophie , Kafka et même Ayn Rand. À ton avis, pourquoi a-t-elle choisi ce nom, Phèdre ? Aucune idée, répond Júlía. Le Traité du zen est l’histoire d’un homme atteint de maladie mentale, et qui essaie de reconstruire sa vie, si je me souviens bien. Il y a longtemps que je l’ai lu. Je ne vois pas en quoi ça pourrait m’aider, dit Einar. Tu devrais lire le livre. Tu y trouveras peut-être des indices. Je suis dyslexique, tu as oublié ? Tu préfères que je retrouve Edda cette année, n’est-ce pas ? Júlía soupire et lui passe Ragnheiður pour qu’il puisse lui souhaiter bonne nuit. Il entend le souffle de sa mère et perçoit sa bienveillance muette à l’autre bout de la ligne. Il est en train de se tourner dans son lit, peinant à trouver le sommeil, quand le téléphone sonne à nouveau sur sa table de chevet. Ça n’a peut-être aucune importance, annonce Júlía, mais je suis descendue au sous-sol pour parcourir tous les vieux bouquins d’Edda. J’y ai trouvé le Phèdre de Platon, elle a mis un marque-page au chapitre où Socrate remet en cause la valeur de l’écrit. De quoi tu parles ? Du vieil ouvrage de philosophie écrit par Platon, répond-elle, agacée. Socrate ne savait pas lire. Il vivait à l’époque où les Grecs ont cessé de croire à la transmission orale et se sont mis à écrire. Il était opposé à cette pratique, il pensait que la culture sombrerait si les gens se mettaient à lire et à écrire, il craignait que l’être humain ne perde sa mémoire et la clarté de sa pensée.
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Videos de Sigridur Hagalin Björnsdottir (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sigridur Hagalin Björnsdottir
Le nouveau roman de l'écrivaine islandaise Sigríður Hagalín Björnsdóttir est en librairie !
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Vivre en Islande, dans la région de Reykjavík, c'est vivre sur un volcan. Et rencontrer l'amour ou la passion à plus de quarante ans alors qu'on mène une vie de famille épanouie, c'est danser au pied d'un cratère prêt à exploser à tout instant. Dans une langue d'une poésie étonnante et portant un regard redoutable sur les convulsions sismiques qui secouent l'âme humaine, Sigríður Hagalín Björnsdóttir livre un roman aussi poignant que terrifiant, dont la trajectoire s'avère aussi imprévisible que le magma qui bouillonne sous la croûte terrestre.
*Éruptions, amour et autres cataclysmes* de Sigríður Hagalín Björnsdóttir : https://gaia-editions.com/livre/eruption-amour-et-autres-cataclysmes/
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