AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bartzella


J'avais envie d'une lecture qui m'emporte quelque part en Afrique, pour me sortir des sentiers battus. Eh bien j'ai beaucoup apprécié celle-ci ! Un texte si bien écrit dans sa manière et dans ses mots que je me suis tout de suite plongée dans l'histoire. Aucun moyen de perdre sa concentration, dès la première phrase, on débarque dans le vif du sujet.

À l'aube de son mariage, Nicholas, trente ans, ingénieur et architecte de Londres, a envie de faire quelque chose qui a du sens pour l'humanité. Il s'envole, seul, vers l'Afrique pour plusieurs mois dans le but de participer à la construction d'un hôpital pour enfants. Son arrivée au village va créer beaucoup de remous au sein de la petite communauté, généralement ouverte aux étrangers. En effet, c'est dans la maison du Dr. Amhed, de sa femme Margaret et de leurs deux enfants Jojo et Nagode, que Nick sera installé pendant son séjour. Tout ce beau monde va bien vite développer de forts liens entre eux et ces personnages sont d'ailleurs riches et sympathiques. Notre protagoniste s'attachera tellement aux gens du village qu'il se mettra également en tête de leur construire un puits, malgré son manque de fonds.

À moins d'une inattention de ma part, l'auteure ne mentionne jamais dans quel pays exactement l'action se passe. On suppose, sans jamais savoir clairement. Mais on sent qu'elle en sait long sur le sujet, travaillant elle-même pour l'ONU dans des zones de guerre; Claire Hajaj expose bien les enjeux positifs et négatifs que peuvent représenter une telle entreprise (la construction d'un puits), bien que celle-ci soit noble, sur les peuples locaux.

Nick aura bientôt des problèmes avec le gouverneur en place et ses sbires (tous plus corrompus les uns que les autres), puisque celui-ci rationne déjà tout le monde en eau et fixe lui-même ses prix (exorbitants, on s'en doute). Contrairement aux autres habitants, l'arrivée de Nick dans son coin de pays sera pour lui comme une douche froide, il le considèrera comme un concurrent, une nuisance, plutôt qu'un allié.

En plus de tout cela, il s'éprend d'une femme mariée ! Au fur-et-à-mesure qu'on avance, on voit dans quel bourbier Nick s'enfonce. L'histoire prendra un tournant inattendu pour nous, lecteurs – en fait, ce n'est pas qu'on ne la voit pas venir, la suite, c'est plutôt qu'on ne veut pas qu'elle prenne ce tournant – mais comme l'eau, elle n'a d'autre choix que de suivre son cours.

Les personnages sont très complets, et la manière d'enchaîner les passages entre présent et passé – ces retours occasionnels vers des bouts de souvenirs, perdus dans leurs pensées, et puis oups ! retour dans le moment présent – habilement écrits. le texte est assez condensé, il y a beaucoup de matière et tout est toujours fluide. Nombreuses belles descriptions de paysages et d'atmosphères africaines. Je me suis sentie bien loin de chez moi.

Les quelques chapitres rédigés en italique concernent le point de vue de Jojo, l'adolescent de la famille. C'est lui qui relate (ou qui pense). le reste du temps, tout est du point de vue de Nick, ce qui n'alourdit jamais le texte bien que ce roman soit truffé de noms.

Vraiment un roman intéressant de Claire Hajaj, que je voulais lire depuis un bon moment, après avoir été attirée par sa quatrième de couverture. Je l'ai trouvé meilleur que je ne m'y attendais. Très belle découverte ! Je suis maintenant curieuse de lire aussi son premier roman « La maison aux orangers ».

CHALLENGE PLUMES FÉMININES
Commenter  J’apprécie          388



Ont apprécié cette critique (37)voir plus




{* *}