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Critique de Annette55


«  Peu importait désormais ce que je racontais sur mon grand- Père maternel était vrai ou même pertinent , la seule chose qui importait , c'était de parler de lui sans m'arrêter . »

«  Nul n'ignore que le Guatemala est un pays surréaliste » .

Deux extraits significatifs de ce court roman autobiographique qui pourrait ressembler à ceux de Modiano——revenir indéfiniment sur son histoire familiale——-sauf que beaucoup de points resteront en pointillé , l'auteur brouille les pistes en nous invitant dans les méandres mouvementés de son histoire familiale , la mêlant avec humour et talent au récit national….

Il suit les traces de son grand- Père immigré, un commerçant juif',qui se disait libanais mais qui ne l'était pas, «  enfin pas exactement » au Guatemala , autoritaire , à la voix puissante, mixée d'un fort accent arabe ,un diamant étincelant au doigt.
Ce personnage de roman régnait sur son alcazar jusqu'à son enlèvement un matin froid de janvier 1967, où il est kidnappé par un certain Canción, qui donne son titre au livre, un guérillero au visage d'enfant mais au coeur sanguinaire , de petite taille.
Il s''exprimait sous forme de phrases courtes , cryptiques , sibyllines , poétiques presque…
Le grand-père , né dans une famille juive au Liban , alors sous domination syrienne , fuit le pays en 1917 au plus fort de la Grande Famine du Mont- Liban ,habite un temps à New- York, Haïti puis Paris avant le Guatemala …

Lors de l'enlèvement , ce pays est alors en pleine guerre civile ,,écartelé entre les Forces Armées Rebelles et les dictateurs qui se succèdent , à sa tête , sous la coupe des États - Unis.

La prose est teintée d'ironie et d'humour, l'auteur nous convie dans différents points du globe de Tokyo , où l'auteur narrateur est convié à un colloque en tant qu'écrivain libanais ,,il nous conte l'aventure de ses ancêtres de Beyrouth à Guatemala - Cuedad , en passant par Ajaccio, New- York, Haïti , le Pérou , au Mexique puis Paris …

Vous l'aurez compris , difficile de ne pas lire ce livre d'une traite , sinon on perd le fil , à cause des différents espaces temporels, du cheminement de pensées , de l'embrouillamini de la mémoire familiale, des conversations , de la transmission de la mémoire , au rythme effréné , du fait de passer d'une histoire à une autre , une musique des mots où l'auteur ne cesse d'interroger une histoire récente complexe et brutale de son pays …..explore avec fièvre les rouages de l'identité .
Un livre foisonnant entrelaçant autobiographie et fiction , agréable à lire , étonnant et déroutant mais très difficile à décrypter.
Un auteur que je ne connaissais pas .
Je pense à découvrir ses autres oeuvres .
Publié au Quai Voltaire traduit de l'espagnol par David Fauquemberg.
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