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Critique de Alzie


Alzie
22 février 2016
L'attrait visuel de sa couverture et son titre prometteurs peuvent conduire à ce livre tous ceux que taraude un certain besoin de réensauvagement de leurs contrées de lectures. Pour se changer les idées. Ne soyons pas cependant trop naïfs, de loup et de frontières il est certes bien question, mais l'ensauvagement y reste largement sous contrôle. Enceintes et barrières de protection dressées entre l'homme et les animaux sauvages ; Beau sujet en vérité que celui-là et très «sensible », peut-on même ajouter, tant le statut et la place accordée aux animaux sont au coeur de plus en plus de débats éthiques et environnementaux contemporains. le roman utilise d'autres voies, essayons de croire qu'elles ne sont pas toutes forcément commerciales. L'intrigue mêle la vie sentimentale erratique et familialement compliquée d'une jeune zoologue anglaise, installée dans l'Idaho (E. U.), à un projet de réintroduction d'un couple de loups par un compatriote aristocrate dans son immense propriété de la région des lacs, au nord de l'Angleterre ; à quelques encablures seulement de l'Ecosse, en proie alors aux démangeaisons sécessionnistes.

Dans un style que la traduction laisse supposer vigoureux le début convaincrait, en distillant habilement ce qui est nécessaire pour inciter le lecteur à pousser plus avant sa découverte. Dépaysement géographique d'un parc naturel dans l'Idaho, hésitations initiales bien légitimes d'une jeune femme - à l'idée du retour au pays - face à un changement professionnel qui peut bouleverser sa vie ; autant d'éléments qui suscitent la curiosité et charpentent très vite la narration, en témoignant d'un intérêt manifeste pour la question écologique et politique. Ils pourraient trouver ici un cadre et un écho plutôt approprié. La lecture a beau se dérouler avec plaisir dès le départ, l'osmose initiale subtile entre l'écriture et le sujet n'a cependant pas résisté, pour moi, au transfert de la scène romanesque des E. U. en Angleterre, lié à l'acceptation de Miss Caine de participer au projet de Lord Pennington, et à son retour au pays natal. L'équipe qu'elle forme autour d'elle est pourtant sympathique. Ses émois intimes un peu envahissants cependant, à mon goût. Aucun des personnages n'a vraiment d'épaisseur ; quant aux ardeurs écolo du comte, de haute intensité à très modérées, elles laissent bien perplexe... Trop de péripéties convenues balisent et donc banalisent cette histoire. Comme si les landes et les bruyères éternelles des rudes paysages combriens, présentes au récit pour accueillir l'intrigue familiale et sentimentale qui implique la jeune femme, n'étaient au fond qu'un décor un peu artificiel, la toile de fond où une meute de loups, tout désignés à l'emploi résiduel de simples figurants, n'avait pas d'autre fonction que celle de donner corps à des rêves devenus impossibles.
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