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Critique de StCyr


La vie de l'héroïne du roman le plus célèbre de Marguerite Radclyffe Hall est marquée du sceau de la différence. Issue d'un milieu aristocratique, Stephen Gordon est l'enfant unique de parents qui attendaient un garçon. Une fille leur vint, ils la baptiisèrent du prénom masculin qu'ils avaient déjà choisi. Dotée d'un physique singulier, elle déteste les robes et n'a d'inclination que pour les activités viriles. Suivent les tenues masculines et la coupe garçonne. Ainsi Stephen découvre et cultive cette différence dont le corolaire est une extrême solitude, comme un gouffre qui s'ouvre sous ses pas, à mesure que ce fait jour son orientation sexuelle et la réprobation du milieu conservateur dont elle est issue.

Le Puits de solitude défraya la chronique à sa parution à Londres en 1928. Il fit l'objet d'un procès en obscénité au Royaume-Uni, et on organisa un immense autodafé des exemplaires imprimés. Près d'un siècle plus tard, difficile d'y voir quoi que ce soit d'indécent dans ce désormais classique de la littérature saphique : de simples baisers de collégiennes et des doigts qui se nouent. Bien plus qu'un roman sur l'homosexualité, et comme l'annonce avec éloquence son titre, le présent roman est un roman sur la solitude térébrante qui accompagne le rejet de la foule pour ceux qui sont par nature, et sans s'en cacher, marqués par la différence. Classée septième sur la liste des cents meilleurs romans lesbiens et homosexuels compilés par Publishing Triangle en 1999, cette oeuvre est empreinte - pardonnez la formule, d'un style "féminin et bourgeois d'outre-Manche" assez désuet et parfois irritant.
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