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Critique de Titania


C'est un bel hommage à Philip Roth que de lui décerner fictivement le Prix Nobel qu'il n'a jamais eu , tout en tournant malicieusement autour des thèmes fétiches de son oeuvre, le dialogue permanent entre fiction et autobiographie, fiction et imagination.

Ce faisant Lisa Halliday qui raconte dans la première partie de façon à peine voilée sa liaison avec le grand auteur au soir de sa vie, nous donne un roman original dans sa construction, très fort dans son propos, sa vision du monde contemporain, une fine analyse de l'Amérique de Bush et des guerres d'Irak.

J'ai plus aimé la deuxième partie, plus forte en émotions et bizarrement plus authentique que la comédie romantique du début. Le destin de cet américain originaire d'Irak coincé dans des méandres kafkaïens des services de l'immigration d'un aéroport londonien. Il a largement le temps des vérifications de fonctionnaires sourcilleux, pour réfléchir au destin de sa famille et à l'Irak ravagé, à la guerre , toutes les morts absurdes, à la notion de témoignage.

Tous les rôles de l'écriture sont explorés ici, toutes sortes de relations de pouvoir aussi, parfois le propos devient stratosphérique et nous perd un peu . Ce n'est pas rare un roman sur le roman, et celui-ci est assez recherché dans sa conception.

L'interview pleine d'humour du grand homme de la fin, dernier type d'écrit dans lequel finalement le mensonge, la manipulation et l'évitement président le propos , donne la clé et nous expédie irrésistiblement dans l'oeuvre de Philip Roth.



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