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Critique de sweetie


« (…) plus d'un an auparavant, j'avais commencé à écrire cette histoire comme on s'avance sur un pont branlant jeté par-dessus un précipice de cent soixante-quinze années et de deux mille six cents kilomètres. » Après Gilles Havard qui retraçait le parcours des coureurs des bois francophones dans L'Amérique fantôme, Louis Hamelin a choisi de revivre le périple effectué vers le Haut-Missouri par John James Audubon, naturaliste et peintre animalier, en avril 1843. En partance de St. Louis, Missouri, le vapeur Omega transporte son lot de voyageurs et de chasseurs, dont la petite équipe d'Audubon, à laquelle s'est greffé le guide chevronné Étienne Provost, un « canayen » connaissant les langues amérindiennes et le territoire des plaines de l'Ouest.
Je m'attendais à retrouver dans ce récit des pages d'herborisation champêtre, mais c'est plutôt un carnage qui s'est déroulé sous mes yeux. Les coups de feu enterrent le chant des oiseaux, les tirs au canon provenant du navire ébranlent les oreilles des peuplades des rives du fleuve Missouri et les gueulades des chasseurs ivres font fuir les animaux. Ces hommes blancs ne passent pas inaperçus. « Presque constamment environné d'un essaim de balles et de petits plombs, le vapeur était une forteresse flottante assiégée par la vie sauvage, pareille à un gros ruminant s'avançant sur le fleuve au milieu d'un nuage de moustiques. »
Louis Hamelin ressuscite avec brio l'époque où se déroulaient ces voyages exploratoires entrepris dans un but scientifique. Il entremêle aussi, dans les traces d'Audubon et de ses tâtonnantes découvertes animalières, ses réflexions sur sa démarche d'écrivain ainsi que ses tristes constatations sur la disparition des espèces dans un XXIe siècle aux prises avec de bouleversants changements climatiques. Un autre très bel ouvrage qui pose un regard critique sur les déprédations humaines envers la nature.
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