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Critique de Siladola


Faux mémoires ou récit apocryphe, l'ouvrage d'Hamilton relate les aventures picaresques du chevalier de Gramont, son beau-frère, exilé à la cour d'Angleterre pour avoir osé jeter les yeux sur une des maîtresses de Louis XIV. C'est un défilé somptueux et bigarré de belles dames et de galants, d'aristocrates et de danseuses, de rois lutins et de comtesses libertines. S'il n'est pas très bien construit, écrit à la diable comme qui dirait par le héros lui-même, mousquetaire, le soir après la bataille, aux chandelles d'un camp des Flandres entre deux parties de lansquenet, le roman entraîne à son rythme frénétique un lecteur subjugué par la virtuosité, le brillant de la langue. le premier dix-huitième (le livre paraît en 1720 peu après la mort de l'auteur) appose les flamboyances de Marivaux et Beaumarchais au style austère du Grand Siècle. Erotique et léger, le témoignage est celui d'un esprit peu porté sur les analyses politiques ou les élans religieux. Un librettiste mozartien aurait pu en tirer une trame à la Cosi Fan Tutte. Manifestement l'auteur s'est lancé dans cette entreprise pour se désennuyer sur le tard, sans prétention d'homme de lettres et cette élégante distraction fait aussi la nôtre, dans un monde ô combien plus prosaïque.
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