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Critique de PGilly


Je continue à acheter des ouvrages sur la déshumanisation numérique. Leur teneur confirme l'impasse vers laquelle nous entraîne un usage immodéré et irraisonné des technologies de l'information et de la communication.
Le philosophe allemand est parfois difficile à suivre mais plusieurs idées clés méritent un effort de lecture. Notamment celle-ci : l'accès remplace la propriété, la possession des choses, des objets. "Les liens avec les choses ou avec les lieux sont remplacés par des accès temporaires aux réseaux et aux plateformes".
Nous sommes submergés d'informations, de contacts, de sollicitations. L'accumulation empêche le souvenir et la continuité narrative. Nous perdons le fil, le lien aux choses et aux personnes se délite.
Byung-Chul Han frappe les esprits en ciblant l'intelligence artificielle, la numérisation outrancière et le smartphone. Nous devenons des "infomaniaques", de plus en plus indifférents à la marche du monde, tant le flux d'informations et de données nous submerge.
L'érudition de l'auteur allemand vante la singularité de la littérature, de l'art, du conte, comparé à l'impersonnalité du son et des images numériques. Il termine sur une histoire personnelle, une chute imprévue à vélo l'amenant à acquérir, un juke-box, la chose par excellence, massive, bruyante, magique. Cet objet a une présence au contraire de l'e-book, réduit à sa valeur d'information. "Il est sans âge, sans lieu, sans artisanat ni propriétaire".
L'ouvrage s'attache également à décrire l'altération de notre psychisme confronté à un surstockage de données. le souvenir devient superficiel et fugace. Nous manquons de temps, nous perdons patience, Nous rencontrons physiquement moins de monde, et nous avons pour seul partenaire notre ego, convoqué souvent en l'absence de vis-à-vis. Sans contact corporel, nous n'avons pas de liaison.
Notre être se fragilise, infesté par les "infomates", les acteurs du traitement de l'information, tels la voiture qui vous parle ou le lit intelligent équipé de capteurs surveillant votre sommeil.
L'analyse est implacable. Au lecteur de faire la part des choses et de glaner des arguments pour préserver une société du coeur plutôt qu'un monde ultra connecté, sans âme ni fantaisie.
J'espère que le nombre de lecteurs Babelio va doubler. C'est faisable, passer de dix à vingt.




Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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