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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Quand on travaille dur, elle se disait, qu'on n'est pas vraiment payé et qu'on peut aller nulle part, tout le monde sait comment ça s'appelle. »
L'esclavage moderne peut prendre divers visages : un salaire minimum inadéquat, des heures supplémentaires mal payées, des conditions de travail atroces ou des retenues sur salaire injustifiées. James Hannaham nous en fait découvrir une version sordide et particulièrement abjecte dans Delicious Foods. Un récit construit autour de trois voix : celle de Darlene, mère afro-américaine paumée, celle de son fils Eddie et la troisième, celle de la drogue, le crack, surnommée Scotty par sa dépendante, Miss d'pour Darlene.
« Elle a fait : Tu le veux encore, ce kif? Il est à toi, si tu veux. J'ai souri à Darlene dans son cerveau. Je savais ce qu'elle allait faire. C'est pas pour faire mon centre du monde ni rien, mais je suis vraiment irrésistible. »
Basé sur des faits réels survenus dans une ferme de St. Augustine, le roman se déroule dans un territoire à la limite des États de la Louisiane, du Texas et de la Floride, « au tréfinfonds de la Louisifloride » pour reprendre les mots de l'auteur. Un endroit où la discrimination et l'injustice raciales font partie du quotidien des Noirs. Pauvres, drogués, alcoolos, putes, clodos, ces sans avenir sont recrutés par Delicious foods, une sorte de coopérative agricole qui ratisse les bas-fonds des petites villes à cette fin : obtenir une main-d'oeuvre bon marché pour travailler aux champs. La suite est indescriptible, il faut le lire.
Ce roman agit comme un électrochoc dans nos vies confortables, démontrant une fois de plus que la condition humaine ne tend pas à s'améliorer avec le temps. La sentez-vous, cette odeur de pourriture qui s'élève de la société américaine? Bouchez-vous le nez et plongez dans Delicious Foods…
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Le premier à s'engouffrer dans le roman a des moignons ensanglantés, qu'il a coincés entre le volant pour s'enfuir au volant d'une vieille voiture sur les petites routes de Louisiane. Il a 17 ans.
Voilà qui donne le ton de ce superbe roman.

Eddy a dû sacrifier ses mains pour échapper à ses tortionnaires, les gérants d'une ferme agricole qui maintiennent leurs employés, tous des éclopés de la vie en esclavage. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : recruter des drogués et des marginaux pour les faire travailler sans répit, les entasser dans un poulailler infâme, les obliger à contracter des dettes pour qu'ils ne puissent pas s'enfuir et les maintenir dans l'addiction à la drogue et à l'alcool pour les empêcher de se révolter.
Mais Eddy ne se drogue pas, il est arrivé à Delicious Foods pour retrouver sa mère et la sauver de la déchéance. Et il est même capable d'une étonnante résilience : faire de son handicap un atout professionnel, le "manchot pas manchot". Celui qui débarquait dans le roman comme une victime est en fait un héros positif.

Et puis, il y a Darlene, la mère. Une noire américaine tout à fait ordinaire qui commence des études à la fac, tombe amoureuse, puis enceinte. Elle ouvre une petite épicerie avec son mari, Nat, noir lui aussi. Un soir il disparaît, victime d'un crime raciste. Et c'est la chute, la prostitution, la drogue, l'incapacité à gérer sa vie et celle de son fils. Juste une femme trop fragile qui devient une victime. Une esclave !

Troisième personnage, et non des moindres, Scotty. Il parle le langage du peuple, des déshérités, des marginaux. Il les manipule et les console. Il les rend dépendants mais dépend d'eux également. Il connaît tout de leurs histoires, de leurs souffrances, de leurs désirs secrets. Il est comme un lutin maléfique qui se niche au plus profond des êtres. Il est la drogue..
Ce choix original de personnifier une substance ou l'addiction à une substance était un pari risqué. La personnification aurait pu être une simple prouesse littéraire peu convaincante, en marge du roman. Mais Scooty est un personnage à part entière, qui évolue et fait evoluer le roman. Il est psychologiquement crédible, il a son propre langage et sa propre identité, sa voix à l'intérieur des personnages qu'il contamine et ses faiblesses aussi.

Et lorsque l'on a tant de choses à dire sur un roman, sur les sujets qu'il aborde, sur les personnages qui le composent, sur l'atmosphère qu'il distille, sur l'écriture elle-même ; c'est qu'il s'agit d'un sacré bon roman !
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Vraiment un livre coup de poing. Quel choc!

Une plongée vertigineuse dans l'Amérique des exclus et de la marge.

Les premières pages de ce livre sont proprement hallucinantes: on y découvre Eddie, un adolescent afro-américain, en fuite d'une exploitation agricole où il travaille au volant d'une voiture, les deux mains sectionnées.

Et la suite de ce roman est à l'identique.
Au travers de l'histoire de cet adolescent à la recherche de sa mère à la dérive, c'est la précarité, la pauvreté et l'exploitation qui sont crûment présentées.
Avec son lot de drogue, de violence et surtout d'injustice.

C'est réellement un livre fort et marquant.

Mais peut-être à ne pas mettre entre toutes les mains, car c'est un récit dur et sans concession, crû et violent.
De la littérature à l'état brut!
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Tout commence par une belle histoire d'amour. Darlene et Nat se sont rencontrés au lycée et ils tombent passionnément amoureux. Ils s'installent à Ovis en Louisianne, attendent leur premier enfant et créent une petite épicerie qu'ils appellent Mount Hope.
Tout aurait pu continuer dans la joie et le bonheur si Darlene et Nat n'étaient pas noirs et ne vivaient pas dans une ville du Sud des Etats-Unis où sévit un racisme latent dont ne sont toujours pas débarrassés les habitants blancs depuis la Guerre de Sécession.
Les événements catastrophiques s'enchaînent et Darlene devient accro au crack ce qui situe ce roman dans le dernier quart du XX e siècle.
Elle se fait alors « embaucher » par les rabatteurs de la ferme Delicious qui produit des fruits et légumes en toute illégalité et qui fait travailler des drogués en échange de leur dose quotidienne.
C'est avec l'évasion impressionnante d'Eddy, le fils de Darlene qui a fini par retrouver sa mère et est devenu esclave à l'âge de 12 ans, que commence ce récit saisissant.
James HANNAHAM y dénonce l'esclavage moderne qui sévit dans l'ombre et nous révèle l'horreur des conditions de vie déplorables et les mauvais traitements que subissent ces drogués, incapables de la moindre réaction.
Outre le narrateur qui raconte cette histoire étonnante, l'auteur a créé un autre narrateur qu'il appelle Scotty et qui n'est pas une personne mais le crack lui-même. Son parler est populaire et familier, il est excessif, sensuel et amoureux des drogués et plus particulièrement de Darlene. Ses apparitions décalées et son humour désabusé détendent l'atmosphère et apportent une vision interne du phénomène de l'addiction.
Si les propos de ce roman paraissent parfois choquants, c'est qu'ils ne sont certainement pas bien loin d'une réalité à révéler au grand jour. Tous les sentiments s'y bousculent, de la force de l'amour à la vulnérabilité du deuil, de la soumission des esclaves à la cruauté des janissaires, des regrets d'une mère au pardon d'un fils.
C'est un difficile mais très beau roman que j'ai lu avec passion et que je recommande vivement pour son style très original, son engagement pour la cause afro-américaine et ses personnages hauts en couleur, humains ou non.
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Delicious Foods, le nom qui fait rêver. Dans la réalité, beaucoup moins. Gigantesque installation agricole perdue au fond de la Louisiane, elle exploite du personnel sous-qualifié et bien tendu sous payé selon une technique particulièrement machiavélique: les recruteurs parcourent les rues des petites villes à la recherche de sans-abris et de nécessiteux, de préférence drogués, à qui ils font miroiter un gros salaire, des installations superbes, bref une nouvelle vie. Parvenus sur place, les malheureux qui ont signé se retrouvent dans des dortoirs indignes d'animaux, grouillants de parasites, ils sont étranglés de dettes fictives, maltraités et menacés, et drogués pour ne pas avoir à réfléchir. C'est là qu'atterrit un soir Darlene, une jeune femme noire dont le mari a été victime de meurtre raciste, condamnée pour survivre à faire le trottoir. du jour au lendemain, elle disparait, laissant son fils unique Eddie. Il faudra des mois à Eddie pour retrouver sa mère, pour la rejoindre et parvenir à s'échapper en y laissant ses deux mains. La scène de fuite qui ouvre le roman est d'ailleurs hallucinante, on partage la douleur du jeune garçon à bout de force, exsangue, mais animé d'une volonté quinze faiblira pas.
La construction de ce roman, après l'introduction centrée sur Eddie, va ainsi donner au lecteur trois points de vue, trois récits qui s'entremêlent étroitement : il y a d'abord le jeune garçon, que l'on voit grandir, murir, s'accommoder de son handicap au point d'en faire un atout. Puis Darlene, la mère, qui ne réalise absolument pas ce qui lui arrive, et qui malgré les mauvais traitements, se persuade qu'elle est mieux là que dans la rue. Dans une sorte de syndrome de Stockholm grandement favorisé par une consommation excessive de drogues, elle finit par apprécier la situation au point de refuser que son fils la tire de cet enfer. Enfin, le troisième personnage, gouailleur, parlant un langage de la rue bourré de fautes de syntaxe, tour à tour enjôleur et menaçant, protecteur et jaloux, c'est la drogue elle-même, celle qui remplit les poumons et l'esprit des forçats de Delicious Foods, et qui se réjoui de fidéliser ceux qui dépendent d'elle. Un personnage qui survole le roman comme un spectateur attentif et intéressé, qui veille à ce que chacun et chacune reçoive sa dose pour ne pas avoir à trop penser…
Avec Delicious Foods, James Hannaham réussit un roman coup de poing, sombre, noir, une page d'esclavagisme moderne et de traite des noirs, dont il se dégage au fil des pages une sensation de désespoir absolu. Et pourtant, de toute cette noirceur, de toute cette misère, subsistera une dose d'optimisme, en la personne d'Eddie, qui envers et contre tout voudra prouver qu'il est toujours possible de s'en sortir.
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Delicious Foods est une exploitation d'esclavage agricole moderne dans la Louisiane raciste qui recrute ses proies parmi les toxicomanes
qui une fois sur place deviennent prisonniers, subissent non seulement maltraitance physique mais sont liés à leur employeur par un endettement perpétuel, jamais payés du moindre salaire ou presque, ils sont maintenus dans l'addiction à la drogue qui leur est fournie.
Eddie jeune garçon noir de 12 ans y retrouve sa mère Darlene veuve perdue dans le crack, ramassée sur le trottoir alors qu'elle se prostituait, par cette organisation promettant un lieu où il fait bon vivre. Au lieu de cela, leur vie devient un enfer de travail incessant, mal nourris et logés dans un poulailler crasseux.
Un roman choral où les narrateurs sont trois, successivement la mère, le fils et Scotty qui n'est autre que la drogue elle-même qui prend la parole.
La construction narrative commence par un événement choc qui plante le décors dès le début: l'évasion d'Eddie d'une violence inouïe qui annonce le ton de la suite de ce roman choc au langage brut.
Il dépeint l'univers cruel de l'esclavage moderne maintenu tant par la force physique que mentale au moyen des effets ravageurs de la drogue consommée à la fois pour oublier la misère à laquelle sont réduits les personnages. Elle leur offre la liberté de l'évasion et les maintient dans le carcan de l'addiction.
Mais c'est aussi l'histoire d'un fils qui cherche l'amour de sa mère qu'il protège au péril de sa vie et de 6 années d'adolescence, son obsession étant de la sortir de cet enfer, lui le seul qui ne se drogue pas.
Cette traite moderne s'inspire de faits réels survenus à Bulls-hit dans les années 90 à Sainte Augustine en Floride où les ouvriers étaient maintenus en dette à l'égard de leurs employeurs qui les fournissaient en Crack et alcool.
L'auteur, James HANNAHAM a été récompensé par le PEN/FAULKNER PRIZE. Un roman d'un rare violence à découvrir absolument.
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Eddie, 17 ans, amputé des deux mains, sorti de nulle part, est en train de fuir on ne sait quoi ou qui.
5 ans plus tôt, à 12 ans, ne voyant pas sa mère revenir, il part à la rencontre des personnes qui auraient pu l'apercevoir.
Beaucoup, beaucoup plus tôt, on découvre l'histoire de cette mère, Darlene et du père du garçon, Nat, de leur amour d'abord interdit puis de leur passion et enfin leur petite vie qu'ils s'étaient construite à trois jusqu'au drame.
Nat disparu, Darlene sombre, littéralement. Incapable de faire face au deuil, elle trouve dans le crack un réconfort, un ami. Et cet ami aura une voix toute particulière dans ce roman.

La suite se passe dans une ferme nommée Delicious Food, plus proche de l'exploitation des ouvriers que d'une ferme agricole. L'enfer sur terre où les travailleurs sont maltraitées avec comme carotte pour continuer leur labeur, leur dose de drogue journalière.
ddie, Darlene et la drogue. Ce sont ces trois personnages-là qui se succèdent tout au long de ces pages.
Donner la parole à chacun est primordial pour comprendre tout le mécanisme que les stupéfiants ont comme effet sur le cerveau des personnes dépendantes: amis, amants, séducteurs…

Eddie, Darlene et la drogue, donc. J'ai rarement lu un livre qui transcrivait aussi bien l'état de délire des toxicomanes.
Je n'ai lu que peu de livres qui décryptent aussi adéquatement l'horreur d'avoir une mère toxico.
J'ai ici ressenti véritablement la haine profonde des blancs envers leurs ouvriers noirs, dépendants de leurs bons vouloirs pour leur ration de drogue.
L'auteur parvient à nous faire éprouver toute la cruauté des maîtres de cette ferme, et surtout à nous montrer jusqu'où un fils peut aller pour aider sa mère.

Le récit est unique en son genre. On reconnaît aisément les trois voix des personnages, les tics de langage de chacun.

Les infimes longueurs ressenties n'ont pas altéré mon intérêt pour les destins des personnages.

La traduction n'a pas dû se faire s'en mal et c'est une prouesse que d'avoir réussi.
Je mémorise dès maintenant le nom de James Hannaham.
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Darlene fait de belles études, rencontre le beau Nat, ils se marient et décident d'aller vivre dans une petite ville et d'ouvrir une petite épicerie. Ils ont un fils, Eddie. Mais Nat est très impliqué politiquement et ça ne plait pas au Ku Klux Klan local qui le lynche et incendie sa boutique. Les coupables ne seront jamais inquiétés. Dans un premier temps, Darlene essaie de survivre à son chagrin mais elle perd pied peu à peu, aidée en cela par Scotty la petite voix du crack. Darlene fait le trottoir et Eddie est livré à lui-même à seulement dix ans. Une nuit, Darlene ne revient pas à l'appartement. Elle a été embauchée par des rabatteurs de Delicious Foods, une ferme qui exploite et maltraite ses employés, les payant peu et les gardant sous l'emprise de la drogue pour mieux les asservir. Après quelques mois de recherche et d'errance, Eddie finit par retrouver la trace de sa mère. Il la rejoint à la ferme et le calvaire va durer de nombreuses années…
Delicious Foods est le roman sur l'esclavage moderne à l'américaine. Avec différents points de vue dont Scotty, la mauvaise voix dans la tête de Darlene, James Hannaham nous raconte le racisme toujours bien présent, l'exploitation des pauvres et des démunis, la folie mais aussi l'amour et la rédemption. A travers un style introspectif qui nous fait entrer dans les pensées des personnages, l'auteur nous fait ressentir l'autre et donne à son roman une portée bien plus grande que n'importe quel discours contre les méfaits de la drogue ou contre le racisme. Un grand livre.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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J'ai adoré ce roman.
On suit l'histoire de Darlène et Eddie qui sont tout les deux victimes à leur façon de la drogue et de la couleur de peau. Ce récit m'as bouleversé. Ce n'est pas un livre qu'on prends à la légère ni qu'on lit pour se divertir.
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Roman sombre et prenant, Delicious Foods raconte l'histoire hors du commun de Eddie, jeune homme sans mains. le roman s'ouvre sur ce garçon qui s'enfuit à bord d'une voiture volée, ses moignons en sang. de où s'enfuit-il ? Nous le saurons assez rapidement, puisqu'il décide de tout faire pour retrouver sa mère, Darlène, et la sortir de là. Darlène a quelques petits soucis, elle est devenue accro au crack peu de temps après un drame. Toujours à la recherche d'argent, elle se retrouvera embarquée par une offre d'emploi alléchante, la promesse d'une nouvelle vie avec de l'argent facile. Malheureusement, derrière toutes ces promesses, l'enfer se dévoilera. Bienvenue à Delicious Foods, exploitation fermière texane, plus proche de l'esclavage moderne que d'un emploi stable et durable. Évidement, les mauvais traitements, la torture et la drogue offerte n'arrangent en rien l'état de ces « employés » qui ne sont que des toxicos, des pauvres, des sans-abris afro-américains de Houston.
J'ai réellement adoré ce roman où trois voix se mêlent, celle de Eddie, Darlène et Scotty, personnage étonnant vu qu'il s'agit de la drogue, du crack lui-même qui nous donne une vision globale de la situation de Darlène. Son parlé est d'ailleurs très intéressant, cynique à souhait. Les différents flash-back dans ce roman nous entraînent dans la conscience de Darlène et nous permettent de comprendre comment elle à réussi à sombrer ainsi dans ce gouffre qu'est la drogue.
Les sujets abordés comme la toxicomanie, le racisme, l'exploitation et la suprématie blanche sont difficiles à lire, mais j'ai trouvé ce roman nécessaire. L'horreur dévoilée dans cette exploitation agricole m'a captivée, m'a fait réfléchir sur la manière dont le monde économique évolue. À lire absolument !
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