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Critique de Dandine


Un peintre a son atelier dans une pension de famille (Chez Temporel, comme dans la chanson). Il travaille a une toile ou, derriere une grande porte, s'ouvre un jardin qui finit dans une autre porte, ouverte (vers quoi? Vers ou?).
Un nouveau pensionnaire l'intrigue, qui travaille a un drole d'appareil ou se meuvent nombre de miroirs de differentes tailles. Apres en avoir fait son ami, il apprendra que c'est une machine a raviver des souvenirs, a les materialiser de nouveau. S'etant prete a une demonstration, il realise que ce qu'il essaie de peindre sont ses souvenirs d'enfance, le jardin vert de son enfance heureuse. Et il franchit - en pensee, en extase – le seuil de ce jardin.

C'est donc la machine a remonter, oniriquement, le temps, pour retrouver un bonheur perdu. La machine a reves. La machine a faire oublier, au moins pour un temps, la mediocrite du quotidien. L'acces aux paradis perdus. La machine a fuir la realite?

Mais cette machine attire bien de convoitises, et nous voila bientot immerges dans une intrigue de polar. Tout y est: des menaces, des bagarres, du sang, des vols, ou sont impliques des malfrats de bandes differentes (les bons et les mauvais). Et on nous emmene dans toutes sortes d'endroits interlopes, des bars mal fames, un bordel haut de gamme. En fin de compte, malgre la bravoure du peintre et de ses amis, l'inventeur sera trucide et son appareil vole. Et surprise, pas pour etre utilise ou commercialise par d'autres, mais pour etre detruit. Qui a voulu le detruire? Et pourquoi?

Hardellet, ecrivant un livre ou de l'onirique on passe a l'action trepidante, accuse en fait les tetes d'un systeme social qui magnifie l'homo economicus (le systeme que Nizan denigrait deja dans son Aden Arabie) et proscrit le reve. le reve menace le materialisme, la production, la poursuite d'une marchandisation effrenee. le reve menace l'ordre capitaliste etabli. Il faudrait donc l'eliminer, le detruire.

Un texte hautement poetique comme critique des travers du capitalisme? Ca rappelle un autre poete, a la veine legerement anarchisante. Pas par hasard, Hardellet etait un des grands copains de Brassens. Ca se sent dans ce livre. Ca se lit. Avec plaisir.
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