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Critique de l-ourse-bibliophile


Charlie Crosby a perdu sa fille alors qu'elle n'avait que 13 ans. Son monde n'existe plus, tout est détruit. Sa femme, sa maison, sa main, son esprit, sa vie. Paul Harding nous décrit la descente aux enfers d'un homme qui n'a plus rien. Charlie Crosby, sans être un optimiste, chérissait sa fille et le monde lui semblait gris, vide, avec un goût de cendres. Les médicaments, la drogue, la violence, les effractions nocturnes remplacent le travail, les sorties dans la nature qui encercle Enon, les après-midi où il nourrissait les oiseaux avec Kate, sa fille.

Cette chronique des 365 jours suivant l'accident de Kate est forte avec une narration fine de la déliquescence de la psychologie du personnage. Charlie est tour à tour touchant, désespérant et même agaçant parfois. On se sent proche de lui, on est rempli d'empathie, mais en même temps, je ne me suis jamais apitoyée sur son sort : on souhaiterait parfois le secouer, le pousser à affronter sa vie (« Arrête de fuir ! », a-t-on envie de lui crier).
Néanmoins, l'écriture m'a encore plus marquée. Elle est d'une puissance féroce. Paul Harding alterne les étapes de la déchéance de Charlie avec des souvenirs chaotiques, parfois confus, parfois sublimés, et des hallucinations flamboyantes. Il promène le lecteur, mêle tragédie et humour noir et transforme le laid en beau. Il y a parfois quelque chose de si désespéré, de si profondément tragique, qui prend aux tripes, qui bouleverse et remue, comme s'il n'y avait pour les hommes que la mort prochaine, que j'ai occasionnellement senti l'ombre de Cormac McCarthy.
(Évidemment, son premier roman, Les Foudroyés, a illico rejoint ma PAL.)

Ce livre, langage d'une dérive intérieure, est d'une beauté désespérée. Livre à lire et auteur à suivre !
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