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Critique de MartinEden87


« Du jour au lendemain, les bas-fonds dont il est familier lui apparaissent le règne de l'impur. Il n'aspire plus qu'au sublime royaume des classes supérieures. En même temps qu'il apprend la syntaxe de l'amour, il polit sa grammaire. Il a honte de son parler rude, celui des ouvriers et des marins, et de ses connaissances piochées au hasard des rayons de la bibliothèque publique. Il est Jude l'Obscur, avide de savoir. » Extrait de Martin Eden de Jack London.

C'est ainsi que j'ai été porté à la connaissance de Jude l'Obscur de Thomas Hardy. Un livre antérieur à celui de London, dont il partage avec lui son aspect « roman d'initiation ». Mais à contrario, Jude l'Obscur s'éloigne assez vite de cette thématique. Dès l'instant où le regard de Jude Fawley se pose sur sa cousine, Sue Bridehead, il abdiquera toutes volontés de reconnaissance et d'ascension sociale. Ne se concentrant qu'à la conquérir en dépit du lien de parenté qui les unit et de sa situation modeste.

J'ai apprécié le ton général du livre. La dimension sociale de l'histoire. le fait comme le décrit avec justesse Thomas Hardy, la société anglaise est écrasée par des carcans moraux, pointant l'aspect archaïque de l'institution du mariage. Et décrivant la religion comme une drogue menant à la perdition. Un anticléricalisme qui vaudra au livre d'être brûlé en place publique. Et rebaptisé « Jude l'Obscène » par une partie de la critique.

J'ai néanmoins été agacé à mi-lecture par ce triangle amoureux entre Jude, Sue et l'instituteur Phillotson. La manière dont les deux hommes pourtant épris de la même femme, lui pardonnent son caractère immature, l'inconstance de ses sentiments et la manière avec laquelle, se sachant aimée par les deux hommes, elle joue pour se faire pardonner de cette inconstance. Aujourd'hui, on dirait souffler le chaud et le froid. Et en dépit de ce qui lui arrive dans la dernière partie du roman ; je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit probablement du personnage féminin le plus agaçant que j'ai pu rencontrer dans un livre.

Pas un coup de coeur, mais un livre qu'il faut lire et replacer dans son contexte. Notamment son audace d'avoir présenté au public de l'époque une vision des moeurs différente.
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