Alors que je m'attendais à un roman lent qui se lit lentement, j'ai découvert en
Loin de la foule déchaînée, passé le tout début, un vrai page-turner.
Je me suis attachée aux personnages, en particulier à l'héroïne. Même si Bathsheba Everdene a des côtés agaçants, elle reste une toute jeune femme qui décide d'aller contre les conventions en gérant sa ferme seule, qui fait de mauvais choix mais les assume, qui veut apprendre, en résumé un personnage imparfait mais incarné. Ses trois prétendants, Gabriel Oak, le berger qui a tout perdu, son voisin Boldwood, chez qui elle allume involontairement le feu d'une passion déréglée, et le sergent Troy, qui l'allume chez elle, semblent tout aussi réels.
Au début, même si les deux auteurs ne sont pas contemporains, j'ai eu l'impression de lire un roman de
Jane Austen. L'écriture est élégante sans être lourde, le rythme est là, et les descriptions ne sont pas interminables comme chez d'autres auteurs du 19e siècle.
À partir du mariage de Bathseba avec Troy, j'ai compris que non, ce n'était pas un Jane Austen : il n'y aurait pas de prise de conscience avant le mariage. Je ne sais pas dans quel but
Thomas Hardy a écrit ce livre et s'il entendait dénoncer quelque chose, mais il est terrible de se rappeler que le mariage, dans certaines circonstances, peut être une prison.
La seule chose que je regrette, ce sont les quelques réflexions de l'auteur/narrateur sur les femmes qui seraient comme ci ou comme ça, pas toujours très pertinentes. J'ai maintenant très envie de voir l'adaptation cinématographique.