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Critique de Katsika


Elle ose tout Amy Harmon. Non seulement elle use de tous les stéréotypes les plus éculés du mélodrame : Anne, la narratrice, orpheline très jeune, a été élevée par son grand-père, mais lui-même Irlandais, s'est retrouvé dans la même situation : il n'a pas connu ses parents et doit de n'être pas resté seul au monde dans les années 1920 au meilleur ami de son père le docteur Thomas Smith. En quelque sorte, dans la famille, on est orphelin en sautant une génération, c'est mieux que chez Dickens ou Hector Malot. Eoin (comprendre Owen), le grand-père d'Anne, a quitté l'Irlande pour les Etats-Unis une fois devenu adulte et n'est jamais retourné dans son pays natal. Mais quand il sent la mort venir il demande à sa petite fille d'aller y disperser ses cendres. Ce qu'elle va faire. C'est l'occasion pour la romancière de mêler allégrement les deux registres incompatibles que sont l'historique et le fantastique. La guerre civile irlandaise aurait mérité un traitement réaliste et il est quelque peu hasardeux d'y introduire le lecteur par un voyage dans le temps à partir d'une pseudo-noyade et d'une disparition d'une semaine. Peu importe grâce à une ressemblance à s'y méprendre avec son arrière-grand-mère, voilà Anne en 1921 jouant le rôle de la mère de son grand-père, alors enfant d'environ six ans. Mais, et on arrive à l'essentiel, c'est surtout pour elle l'occasion de vivre avec le délicieux docteur Thomas Smith l'amour de sa vie lequel est abordé sur le mode du roman sentimental : c'est un amour total, parfait, les deux personnages sont faits l'un pour l'autre et les seuls obstacles qu'ils rencontrent viennent de l'extérieur : les autres personnages qui n'y comprennent rien, sont jaloux ou suspicieux envers Anne et cette satanée guerre qui n'arrange rien et met à l'occasion les héros en danger de mort. Ne nous refusons pas un petit frisson en passant… Mais une si belle histoire ne peut pas finir par la disparition inexpliquée d'Anne et le désespoir de Thomas et du jeune Eoin. Qu'à cela ne tienne, c'est au tour de Thomas de faire un petit voyage dans le temps alors que, douze ans plus tard, Eoin part faire ses études aux Etats-Unis, et de retrouver Anne en … 2021 enceinte de ses oeuvres… On finit par avoir un peu le tournis. Mais non, on est emporté par le style hyperbolique de la romancière qui a une tendresse manifeste pour les superlatifs de toutes sortes et écrit tout sur le même ton que ce soit la narration de l'héroïne ou le journal de Thomas. Il est bien évident que les langues n'évoluent pas en quatre-vingt-dix ans.
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