Canicule est le premier roman d'une auteure australienne qu'il va falloir suivre de près.
Alors que premier roman est parfois synonyme de tâtonnement, la maîtrise affichée par
Jane Harper est bluffante. Elle domine son sujet et contrôle les éléments, soufflant sur les braises quand il le faut.
La construction du récit est irréprochable, le style est prenant, les personnages sont criants de réalisme, les dialogues bien sentis, les surprises bien dosées. A l'image de la scène d'introduction, admirable.
L'intrigue se déroule au sein d'une petite communauté rurale australienne où le soleil de plomb a asséché autant les sols que les âmes, et où une horrible tuerie familiale fait ressurgir les démons du passé.
Aucun excès dans la manière de décrire cet environnement aride et acide, on sent que l'auteure connaît cette partie de son pays, loin de toute description en carton pâte. C'est une des premières qualités du roman.
Ne vous attendez pas à un thriller échevelé,
Jane Harper construit son intrigue en contenant la combustion jusqu'au bord de l'embrasement, avant un final tout aussi surprenant que touchant.
Plonger dans
Canicule est un dépaysement garanti, côtoyant l'habitant et découvrant ce qui fait les racines (du mal) de cette collectivité.
Comment ne pas se sentir touché par ces événements et les protagonistes qui y (sur)vivent ?
Canicule m'a pris aux tripes, m'a passionné de bout en bout.
La manière dont l'auteure a insinué le passé dans un présent douloureux, instillant le doute de manière fort intelligente, est un modèle du genre.
Rien de bien novateur sans doute, mais
Jane Harper prouve qu'on peut faire du thriller avec sensibilité, en créant des personnages qui sonnent juste. Mon enthousiasme n'est pas près de s'éteindre pour cette
Canicule qui est vraiment une belle réussite.
En résumé, une histoire prenante et une belle immersion dans la chaleur torride australienne. A suivre, vous dis-je !
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