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Critique de fabienne2909


Après une première visite à Pompéi il y a quelques semaines, me voilà de retour dans cette ville du stupre régie par une hiérarchie sociale rigide, comme ce roman, qui constitue le second tome d'une trilogie, l'expose avec réalisme. L'un des enjeux d'un roman qui poursuit une histoire est d'être aussi réussi que le précédent. Elodie Harper y aura-t-elle réussi ?

Finie l'Antre des louves, la situation d'Amara a évolué grâce à la protection de Rufus qui a fini, grâce à l'entremise de Pline, par l'affranchir et l'installer dans une maison avec serviteurs. Mais Amara est-elle complètement libre pour autant ? Rien n'est moins sûr…

En effet, si elle a quitté l'enfer de la maison close, Amara se retrouve isolée dans sa belle maison : elle ne peut compter sur ses anciens amis esclaves, c'est dangereux car ils pourraient répéter des choses à Rufus, mettant en péril son contrat avec lui. Et ce n'est pas convenable socialement de toute façon.
Ecrasée par la solitude, Amara cherche ainsi de l'affection, prête à prendre tous les risques pour raviver en elle un peu d'émotion, et fendre la cuirasse qu'elle a été obligée de se forger pour survivre…

Mais Amara, si elle n'est plus esclave, reste une courtisane, et par conséquent elle est obligée d'être soumise à Rufus, en contrepartie d'une relative stabilité économique. L'inquiétude qui la tenaillait au bordel est donc toujours là, mais sous une autre forme, ce qui va la pousser à continuer à s'associer à Félix, son ancien maître, pour assurer ses arrières financiers. Mais ce dernier est toujours aussi brutal et violent, et les menaces et le chantage continueront de plus belle…

Dans ce deuxième tome, Elodie Harper raconte donc les nouvelles difficultés d'Amara. Ne plus être esclave est un progrès, mais c'est loin d'être la fin des soucis, à partir du moment où on reste dépendante d'un homme, qu'il faut donc continuer à captiver… Amara accède peut-être à un niveau de confort plus grand, mais elle n'est pas libre d'aimer qui elle veut, sans calcul, ni recherche d'un protecteur plus riche, ou qui lui proposerait le mariage.

Elodie Harper réussit dans ce deuxième roman à décrire avec précision le milieu des courtisanes pompéiennes, qui comprend son lot de rivalités, de bassesses et de nécessaires compromis. Elle fait évoluer Amara, qui s'adoucit au contact du luxe de sa nouvelle vie, peut-être pas à raison puisqu'elle perd pendant la majorité du roman le pragmatisme et la dureté qui lui ont permis d'arriver là où elle en est. Par conséquent, elle devient plus perméable aux souffrances et désagréments de son statut intermédiaire. le roman insiste largement sur le fait qu'aimer n'est pas encore encore à sa portée et que c'est plus une faiblesse qu'un avantage, voire même trop puisque cela constitue l'essentiel de l'intrigue. C'est intéressant mais à mon sens cela constitue une longueur qui aurait pu être raccourcie, car arrivée au milieu du roman, je me suis rendue compte que je ne voyais pas bien où l'autrice voulait en venir. On comprend le quotidien d'Amara et les luttes inhérentes, ses souffrances dues à la volonté courageuse de ne pas se soumettre plus qu'elle ne le doit, mais dans quel but ?
La dernière partie du roman donnera d'amers éléments de réponse, dans une fin qui ouvre vers le troisième et dernier tome, à paraître je l'espère prochainement.
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