Ce serait plus facile, se dit-elle, de ne rien désirer. De ne rien ressentir. A quoi bon vouloir quoi que ce soit – ou qui que ce soit – sans la liberté de choisir ?
Cela fait bien des années qu'elle a perdu sa respectabilité, mais un sentiment de honte demeure : la notoriété n'est pas bien perçue chez une femme.
On ne peut pas compter sur la beauté pour s'attarder, et sur les amants, encore moins. Mais je ne pense pas qu'un tas d'argent ait jamais fait pleurer une femme !
Les esclaves aussi sont maîtres de leur bonheur ! Nos émotions sont même la seule chose qui soit à nous…
Elle qui pensait avoir trouvé un port dans la tempête comprend qu'il n'est qu'une tempête de plus.
Pour survivre à Pompéi, il ne suffit pas de coucher et de porter des jolies robes.
- Tu peux prendre ce que tu veux. Tu le sais, et moi aussi. Mais est-ce que tu ne préférerais pas que ce soit moi qui te le donne ? Est-ce que tu ne préférerais pas attendre que je t'offre mon corps en même temps que mon cœur ?
- On s'habitue à vivre sans rien. Tu sais ? Alors, se retrouver soudain à ressentir quelque chose d'aussi fort, ça me rend...
- Triste d'être heureuse ?
- Oui. Parce que rien n'est à moi. Pas même ce bonheur.
Les voyages de l'esprit sont toujours plus étranges que ceux du corps.
C'est donc ça qu'on est censé ressentir. Cette vague de bonheur. Quand on désire quelqu'un.